Alors que l'UMP se cherche un nouveau leader, la quasi-totalité des ténors du parti - seul François Fillon, convalescent, manquait à l'appel - s'étaient donné rendez-vous samedi à Nice pour rendre hommage à Nicolas Sarkozy, voire réclamer le retour en politique de l'ancien chef de l'Etat.
"Ca fait quand même un peu éloge funèbre"
La journée était empreinte de nostalgie sarkozyste. Les yeux parfois embués de larmes, les militants ont pu revoir les grands moments de la campagne de 2012 (meetings de Villepinte, de la Concorde et du Trocadéro...), des images de bains de foule ou de visites d'usines et une séquence louant son action internationale. "C'est un bel éloge mais ça fait quand même un peu éloge funèbre", admettait un élu UMP.
A la tribune, tous les responsables de l'UMP se sont bousculés pour théoriser le sarkozysme, l'identifiant unanimement au "courage", et ne pas insulter l'avenir en estimant, face à des militants nombreux à rêver d'un retour, que l'ancien chef de l'Etat, même redevenu "un Français parmi les Français", reste "engagé".
Copé en profite pour égratigner Fillon
Critiqué pour avoir pris ses distances, dans une interview au Point, avec Nicolas Sarkozy, François Fillon a, dans un message lu par Christian Estrosi, tenu à saluer la "vitalité indomptable et créative" de l'ancien président. "De ce quinquennat, on parlera peut-être un jour d'années courage comme on parlait des Trente glorieuses...".
Jean-François Copé, qui essaie de se poser en héritier de Nicolas Sarkozy, s'est attaché à démontrer, sans jamais le citer, que son rival n'avait pas les qualités "d'homme d'Etat" de l'ancien président, à savoir "le refus de la prudence dans l'action publique", "la prise de risques" et "ne jamais lâcher ceux qui sont à vos côtés".
"Nicolas Sarkozy nous manque"
Même si ses proches répètent qu'il souhaite rester éloigné de la vie politique quotidienne, sans préciser jusqu'à quand, de nombreux élus, au premier rang desquels Christian Estrosi, ne cachaient pas samedi leur désir d'assister au retour de Nicolas Sarkozy. "Nicolas Sarkozy nous manque, Nicolas Sarkozy manque à la France", a lancé le maire de Nice, soulignant que l'ancien président était seul "maître de son temps".
En attendant, la course à la tête de l'UMP, mise entre parenthèses le temps de ce raout sarkozyste, reviendra sans tarder sous les feux de l'actualité. Jean-François Copé doit en effet déclarer sa candidature dimanche à Châteaurenard, dans les Bouches-du-Rhône.