200.000 portes. "Monsieur, on voudrait vous parler des municipales". "Je n'ai pas le temps là, revenez une autre fois." Toute favorite qu'elle soit, le travail sur le terrain des partisans d'Anne Hidalgo n'est pas toujours aisé. Certes, selon un sondage Ifop exclusif pour Europe 1, LCI et Le Parisien-Aujourd’hui en France, la candidate socialiste à la mairie de Paris l’emporterait avec 54% des voix contre 46% face à Nathalie Kosciusko-Morizet. Mais les militants PS ont prévu d'aller encore frapper à 200.000 portes parisiennes pour convaincre leurs habitants.
Car ce que craint le PS plus que tout, c'est l'abstention. Au moins 35% des Français seraient en effet tentés par un boycott des élections de mars prochain, selon le premier indice de participation mesuré par l'Ifop pour le JDD.
>> Europe1 est allé à la rencontre de ces militants ambulants, dans le 5e arrondissement.
Cible prioritaire. Grace à un logiciel compilant des données électorales, et notamment les taux d'abstention, les socialistes ont choisi d'aller précisément dans ce quartier du centre de Paris. "C'est un bureau de vote qui est ciblé comme prioritaire parce que l'on sait qu'il y a un potentiel d'abstention à gauche. Il y a des voix à gagner ici", explique Clément, chargé de la mobilisation au PS.
Une porte sur trois. Et l'accueil n'est pas toujours au rendez-vous. Une porte sur trois seulement s'ouvre. "On arrive à faire changer d'avis une personne sur quatorze : soit on les convainc de voter s'ils étaient abstentionnistes, soit on les fait voter dans notre sens s'ils étaient indécis", poursuit Clément. Et la prouesse est de taille, tant certains Parisiens se tiennent éloigner de la politique, comme en témoigne ce dialogue entre une habitante et une militante auquel a pu assister Europe 1 :
- "Vous allez voter pour les municipales ?
- Je ne me sens pas très concernée.
- Vous votez d'habitude ?
- Heu oui, mais que pour la présidentielle. Là c'est quoi, les municipales ou les régionales ?
- Les municipales, pour la mairie. Pensez à nous en mars !
- D'accord, et merci hein !"
"On est là pour ça". Mais les socialistes en sont convaincus, tous ce travail n'est pas fait en vain. "Quand bien même avons-nous des sondages positifs, la campagne c'est jusque au bout", rappelle Agathe. Et de conclure : "Anne Hidalgo l'a elle-même prévenu, l'abstention est le plus gros risque. On est là pour ça".
EVENEMENT - Le premier débat Hidalgo-NKM sur Europe 1
INFOGRAPHIE - NKM V.S. Hidalgo, programme contre programme
SOUTIEN - L'"artiste" Carla Bruni avec NKM
EN BREF - Une dissidence de plus pour NKM