La pression était sans doute trop forte pour Jean-François Copé. Alors que depuis plusieurs jours, nombre de leaders de l’UMP ont pris la parole pour réclamer un droit d’inventaire des années Sarkozy, le président de l’UMP a décidé de se plier à cette demande. Souhaitant garder la main, le député-maire de Meaux n’utilise toutefois jamais l’expression "droit d’inventaire" dans une interview à paraître samedi dans Nice-Matin. Non, il préfère proposer un débat "sérieux et objectif". En imposant même ses conditions.
"Les conditions sont réunies". Alors qu'on lui demande s'il est frileux quant à un droit d'inventaire réclamé cet été par plusieurs personnalités de l'UMP, Jean-François Copé semble s’offusquer : "Au contraire ! Je considère qu'aujourd'hui les conditions sont réunies pour faire un travail sérieux et objectif : l'UMP ayant désormais une équipe dirigeante définitivement confortée par le vote massif des militants au mois de juin dernier, elle est en ordre de marche pour un dialogue sincère et sans langue de bois avec les Français", argue le président du premier parti d’opposition.
Les deux conditions. Mais si débat il y a, Jean-François Copé entend bien en définir les règles. Le président de l’UMP pose deux conditions. Il demande, d'une part, qu'il ne se transforme pas "en procès personnel contre Nicolas Sarkozy et François Fillon qui ont ensemble gouverné la France pendant cinq ans". Une façon de ménager celui qui reste la figure la plus populaire à droite, mais aussi celui qui fut son rival pour la présidence de l'UMP à l'automne dernier. Deuxième règle: "Même si ce débat tire les enseignements du passé, il faut qu'il serve exclusivement l'avenir. C'est un point de départ incontournable pour retrouver la confiance des Français d'ici 2017", ajoute le député-maire de Meaux.
"Au plus tard mi-octobre". Le député-maire de Meaux "propose que ce débat ait lieu à l'UMP avec tous ceux qui le souhaitent et qu'il soit conclu au plus tard mi-octobre, afin de ne pas empiéter sur la campagne des municipales". "Nous devons pointer du doigt ce que nous n'avons pas osé faire et en tirer les conséquences. Mais nous dirons aussi aux Français : voilà ce que nous avions fait, les socialistes l'ont défait, regardez le résultat", ajoute-t-il. Hervé Mariton, Gérald Darmanin, Patrick Devedjian ou Laurent Wauquiez sont sortis du bois au coeur de l'été avec une préoccupation: dire haut et fort qu'il était temps de procéder à "l'inventaire" du précédent quinquennat pour mieux se préparer au prochain. François Fillon avait invité ses troupes à "méditer le passé", à La Grande Motte le 11 juillet.
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