Il était presque minuit mercredi soir, lorsque Nicolas Sarkozy et François Hollande ont quitté le studio 107, situé à la Plaine-Saint-Denis, en banlieue parisienne. Après près de trois heures de débat, l'heure était au bilan pour les deux candidats à la présidentielle. Et chacun d'accuser l'autre d'avoir été le plus agressif.
"Je me sens comme un homme qui va rentrer chez lui, avec sa femme"
En attendant que les candidats sortent de leurs loges, les ténors de l'UMP et du PS assurent le service après-vente du débat. Puis, Nicolas Sarkozy est le premier à quitter le studio. "Il n'y a pas que moi qui l'ai trouvé agressif. C'est comme ça, c'est sa personnalité", tâcle le candidat sortant à propos de son concurrent. "Je me sens comme un homme qui va rentrer chez lui, avec sa femme, prendre un peu de repos après un débat qui, de mon point de vue, a été intéressant. Mais c'est aux Français d'en décider", confie ensuite Nicolas Sarkozy.
Quelques minutes plus tard, François Hollande sort à son tour. "Il y a eu des moments rudes, âpres, lorsque Nicolas Sarkozy parle de mensonge, de calomnie. Le mensonge ne peut pas être proféré comme un argument, c'est une faiblesse", juge de son côté le candidat socialiste.
"Hollande était arrivé avec l'idée d'attaquer assez rapidement"
Et c'est David Pujadas qui quitte le studio en dernier. Le journaliste de France 2, qui co-animait le débat avec Laurence Ferrari, se dit fatigué par la vigueur des échanges. "Je ne m'attendais pas à ce qu'il y ait autant de moments aussi punchy et que ça arrive aussi vite", confie-t-il. "J'ai pas mal pratiqué Nicolas Sarkozy et j'ai senti qu'il y a avait du stress dans les toutes premières minutes. François Hollande, lui, était arrivé avec l'idée derrière la tête d'attaquer assez rapidement", décrypte le journaliste.
Dernière confidence de David Pujadas : malgré l'ambiance tendue sur le plateau, les deux adversaires se sont serrés la main avec "assez de chaleur" à la fin du débat.