L’INFO. L'heure d’officialiser les mauvaises nouvelles. Jean-Yves Le Drian a détaillé jeudi les restructurations des armées, et notamment les suppressions de régiments et d'unités pour 2014, prévues dans le cadre de la Loi de programmation militaire présentée début août et qui provoquent déjà la colère d'élus des territoires concernés. Un exercice délicat pour le ministre de la Défense qu'il a assuré qu'il "assumait ces choix".
Des suppressions de régiments… Restrictions budgétaires oblige, la Grande Muette va devoir se serrer la ceinture. Outre les fermetures de sites, casernes ou détachements techniques, les restructurations doivent également s'accompagner de nombreux "mouvements d'unités". Mais tout ceci a été préparé en amont par les chefs d'état-major des armées, qui étaient chargés "d'informer et d'accompagner" les personnels.
Parmi les premières unités touchées, le 1er Régiment étranger de cavalerie (REC) quittera Orange (Vaucluse) avec ses 900 hommes pour Carpiagne (Bouches-du-Rhône), qui a perdu le 4e régiment de dragons. La base aérienne de Varennes sur Allier, où travaillent 236 personnes (dont 98 civils), va quant à elle fermer ses portes
… qui provoque la colère des élus locaux… Le président communiste du Conseil général de l'Allier, Jean-Paul Dufrègne, qui assure avoir été informé mercredi matin de "la fermeture, en 2014 et 2015, de la base aérienne de Varennes sur Allier", ne décolère pas : "je refuse une telle situation : l'Allier est déjà mutilé par toutes les fermetures d'entreprises de ces dernières années", écrit-il dans un communiqué. le maire d'Orange, Jacques Bompard (Ligue du sud), a appelé élus et habitants à manifester samedi pour dénoncer le "peu d'attention apportée par ce gouvernement à la concertation".
… et de l’armée. Le 18 septembre dernier, le chef d'état major de l'armée de Terre, le général Bertrand Ract-Madoux, estimait devant la Commission de la défense du Sénat, que le projet de loi de programmation militaire (LPM) - qui sera discuté le 21 octobre au Sénat, avant de passer devant l'Assemblée nationale - se présentait "aujourd'hui convenablement, à la manœuvre de déflation des effectifs près, qui restera délicate à conduire". Sur les 23.500 postes supprimés, 9.000 doivent l'être au sein des forces opérationnelles et 14.500 dans le soutien et l'environnement des armées. Une baisse des effectifs qui s'ajoute aux 54.000 postes déjà supprimés dans le cadre de la précédente LPM (2008-2013). "Tout ceci accentue les inquiétudes du personnel et contribue à alimenter un sentiment de lassitude", souligne le général Ract-Madoux. Un mécontentement exprimé notamment dans un "Manifeste pour la sauvegarde de nos armées" diffusé par un cercle de réflexion baptisé "les sentinelles", regroupant des officiers et d'anciens officiers, qui dénoncent anonymement une "entreprise de démolition des armées".