C'est une première : François Hollande a corrigé publiquement Manuel Valls. Un camouflet à propos du régime de l'assurance chômage. Lundi, à Londres, puis mercredi à l'Assemblée nationale, le Premier ministre avait rouvert le dossier, jugeant "légitime" un débat sur la durée d'indemnisation des chômeurs. En déplacement mercredi à Milan, pour un sommet européen sur l'emploi, le président de la République est quant à lui resté très évasif sur le sujet.
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Pour Hollande, ce n'est pas le moment. Interrogé par la presse, François Hollande a estimé qu'il y avait "suffisamment de sujets pour que nous soyons bien occupés et que nous montrions que nous faisons des réformes utiles à l'emploi". "On ne fait pas des réformes pour des réformes, on fait des réformes pour qu'il y ait plus de croissance et plus d'emplois, notamment pour les jeunes", a-t-il ajouté.
Autrement dit, ce n'est pas le moment de rajouter un sujet sur une table déjà bien encombrée. Un recadrage très allusif, mais en coulisses, les conseillers du président l'accompagnent de commentaires beaucoup plus directs. "Ce n'est pas parce qu'on a des déficits qu'on va se mettre à inventer des trucs qui n'existent pas", balaie ainsi l'entourage de François Hollande. "Il n'y a pas de sujet, ce n'est pas le moment".
Le sujet renvoyé à 2016. Ce n'est pas sur le fond que l'Elysée fait reproche à Matignon, mais plutôt sur le timing des déclarations de Manuel Valls. "Sur l'indemnisation du chômage, il y a une convention qui vient d'être signée en 2014 et une autre est prévue en 2016", a rappelé François Hollande. Manière de renvoyer à plus tard un sujet potentiellement explosif.
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