Pas certain que, comme en 2007, Nicolas Sarkozy refasse appel à Jacques Attali. L’ancien dirigeant de la Commission pour la libération de la croissance française, nommé par le président sortant, a publié mercredi une "lettre ouverte à un ami de droite" dans L’Express, dans lequel il charge sans ménagement le candidat de l’UMP.
Après avoir dit tout son respect de la droite libérale, l’ancien conseille de François Mitterrand attaque : "Comment pouvez-vous encore voter pour quelqu’un qui renie tous vos principes juste pour être élu, sans se rendre compte qu’il ne fait ainsi que renforcer un parti nationaliste, autoritaire et xénophobe, ce que vous n’êtes pas?", questionne-t-il son correspondant imaginaire. "Comment pouvez-vous, en définitive, voter pour quelqu’un qui aura fait plus en six mois pour le renforcement du Front National que Jean Marie Le Pen lui-même en trente ans?
La circulaire Guéant, "décret scélérat"
Jacques Attali cite aussi "l’absence totale d’initiative pour faire progresser l’intégration européenne, pour construire une force industrielle et militaire européenne, (le) refus de toute stratégie industrielle, et (le) mépris des pays du Sud". Il brocarde la circulaire Guéant, "décret scélérat chassant de France les jeunes étrangers diplômés d’universités françaises".
Il écarte enfin la thèse de l’implosion de la droite au profit de l’extrême droite en cas de défaite. "Si Nicolas Sarkozy est battu, la droite libérale, votre droite, se reprendra. Elle redeviendra la droite libérale, famille politique respectable et moderne, essentielle à la vie politique française. Et elle gagnera, un jour, de nouvelles élections. A condition de ne pas avoir, avant, perdu son âme", prévient Jacques Attali en guise de conclusion.