La Droite forte, un des six courants en lice pour le congrès de l'UMP du 18 novembre, est mitraillée de critiques au sein même de l’UMP. Europe1.fr a fait le tri et a demandé à Guillaume Peltier, fondateur de La Droite forte, ancien du FN et proche du stratège Patrick Buisson, de s’expliquer.
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De quoi parle-t-elle ? Le programme de la Droite forte, dévoilé au compte-goutte – une stratégie déjà employée par… Nicolas Sarkozy – comprend des propositions clivantes, flirtant avec le programme de l’extrême-droite, selon ses détracteurs : réserver des postes dans l’audiovisuel public aux journalistes de droite, supprimer le droit de grève des enseignants et l'Aide médicale d'état, inscription dans la constitution de la phrase "la France est une république laïque de tradition chrétienne", etc.
La défense de Peltier : "Il n’est pas question pour nous de provoquer par principe, on a travaillé longuement en amont avant de formuler nos 40 propositions, qui sont toutes chiffrées. Et si elles étaient inapplicables, pourquoi existeraient-elles déjà ailleurs ? Quand nous proposons de supprimer le droit de grève pour les enseignants, je vous renvoie à la loi du 20 septembre 1948 qui le prévoit déjà pour les fonctionnaires de police. Et c’est le cas également en Allemagne ! Beaucoup disaient d’ailleurs à Nicolas Sarkozy que ses idées étaient inapplicables : loi sur la burqa, réforme des retraites, service minimum. Or il a tout fait passer…"
Pourquoi ? Un sondage Opinionway pour Atlantico, fin septembre, donne la motion de la Droite forte en tête avec 42% des intentions de vote. Guillaume Peltier étant le spécialiste es sondage de l’UMP, certains ont vite fait d’y voir là autre chose qu’une coïncidence. "Peltier est un spécialiste des sondages et c’est sa motion qui arrive en tête. Etonnant, non", ironisait ainsi un élu de la Droite pop sur le Huff Post.
La défense de Peltier : "Tout ce qui est diffamatoire est caricatural. Je n’ai jamais réalisé aucun sondage, mon travail est simplement de les décrypter. J’invite ceux qui m’accusent de cela à s’en prendre plutôt aux journaux qui commandent ces enquêtes d’opinion."
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Pourquoi ? Pour séduire des militants nostalgiques, Guillaume Peltier a tenté de déposer la marque "génération Sarkozy", à la plus grande colère des anti-Droite forte. "Honteux" a jugé le député copéiste Franck Riester. Stratégie similaire, propositions clivantes, occupation de l’espace médiatique, les jeunes loups ont bien retenu la leçon.
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La défense de Peltier : "Je ne vis pas cela comme une attaque. Nous sommes simplement dans le prolongement de ce qu’il nous a appris. Nous sommes nés à la politique à travers et grâce à Nicolas Sarkozy. Ce qu’il nous a appris et qu’on essaye de mettre en application tous les jours tiens en deux phrases : ‘le volontarisme prime sur le conservatisme’ et ‘la méritocratie est le seuil critère qui vaille’."
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Pourquoi ? Ces jeunes militants de la "Boite à idées" – qui appartiennent à la même génération que les fondateurs de la Droite forte – estiment que Peltier et ses troupes s’en tiennent "à des slogans simplistes et à choisir des propositions en fonction de leur seule capacité à faire le buzz." Et de citer un exemple, dans un entretien à Atlantico : "Le populisme, c’est d’agiter des problèmes graves, sans apporter la moindre réponse sérieuse. Qui peut croire un instant que c’est en nommant 95 Préfets de la laïcité ou faisant signer une charte aux musulmans de France, qu’on va débusquer les réseaux terroristes?"
La défense de Peltier : "Je récuse tout populisme s’il est défini comme de la démagogie absolue et irrationnelle. Je revendique en revanche de m’adresser aux Français et au peuple de droite. Quand on propose d’imposer des quotas de journalistes de droite dans l’audiovisuel public, les gens se lèvent et nous applaudissent. Venez les voir dans nos meetings ! Nos propositions ne sont pas des idées lancées en l’air, elle s’appuie sur un vrai travail en amont. Il n’y a rien d’hurluberlu dans ce que nous proposons."
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Pourquoi ? Ce courant de l’UMP estime que la Droite forte n’a qu’une vocation : court-circuiter les encombrants "députés populaires". Certains vont même jusqu’à imaginer la main de Nicolas Sarkozy derrière cette motion, l’ancien président estimant incontrôlable les Thierry Mariani, Lionnel Luca et consorts…
La défense de Peltier : "Je n’irai pas sur ce terrain car je ne critique personne de ma famille politique. Thierry Mariani (fondateur de la Droite populaire, Ndlr) est un ami, que j’ai beaucoup aidé dans le passé et que j’aiderais encore demain s’il me le demande. Nous sommes de la même famille. Mon adversaire, c’est la gauche. Je suis très heureux d’être soutenu et encouragé par Brice Hortefeux, Thierry Mariani ou Nicolas Sarkozy, même si je ne veux pas l’instrumentaliser. La droite forte est une un prolongement de la France forte (le slogan de campagne de Nicolas Sarkozy, Ndlr), cela veut dire beaucoup…"