La contre-attaque. L’ancien ministre des Finances répond dimanche dans l'hebdomadaire Der Spiegel aux critiques de certains responsables et médias allemands qui voient d’un mauvais œil sa possible désignation comme commissaire européen aux Affaires économiques. "Nous avons lancé des réformes importantes pendant mon mandat, nous avons réduit les déficits et les coûts du travail", plaide l'ancien locataire de Bercy, dont la candidature a été officiellement proposée cette semaine par François Hollande.
"Je le dis à tous mes amis allemands". Invité de RTL lundi matin, Pierre Moscovici en a remis une couche, invoquant l'amitié franco-allemande pour défendre son futur poste. "Il ne doit y avoir aucun veto, il ne doit y avoir aucun ostracisme, on doit être dans le soutien mutuel", a déclaré l'ancien locataire de Bercy. "La France est un pays qui mérite qu'on lui fasse confiance, je le dis à tous mes amis allemands, la France fait des réformes, la France n'a jamais enfreint les règles du Pacte de stabilité", a-t-il martelé.
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"Aussi mou que brie français". Le journal populaire Bild a ainsi accusé Pierre Moscovici d'avoir rendu l'euro "aussi mou que du brie français", à force de contester le Pacte de stabilité, et de vouloir "créer toujours plus de dette pour relancer l'économie". Quant au ministre des Finances Wolfgang Schäuble, il avait expliqué que la nomination d'un Français ne serait pas "un bon signal". Avant de mettre de l'eau dans son vin dans Les Echos la semaine dernière : Pierre Moscovici "a aussi été un bon ministre des Finances", avait nuancé le ministre. "Je n'ai jamais pris une seule décision importante sans me concerter avec mon ami Wolfgang Schäuble", assure Pierre Moscovici dans Der Spiegel.
Un poste redéfini ? Concernant la nature de ses futures fonctions, Pierre Moscovici rappelle que "la décision sur le périmètre du portefeuille appartenait entièrement" au président élu de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, qui présentera son équipe le 30 août. En raison des réticences allemandes, l'idée de créer un portefeuille spécialement consacré à la relance de la croissance par les investissements est en discussion avec Jean-Claude Juncker, selon des sources proches du dossier.