A la veille de son départ pour sa campagne pour le poste de directrice du Fonds monétaire international (FMI) au Brésil, Christine Lagarde a expliqué sur Europe 1, lors du Grand Rendez-vous en partenariat avec Le Parisien / Aujourd'hui en France, qu'elle a "choisi de visiter l'ensemble des pays émergents : ceux qui expriment une inquiétude et une frustration. Il me paraît normal de leur expliquer dans quelle conditions je présente ma candidature".
L'affaire DSK, le déclencheur
L'actuelle ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie a indiqué qu'elle se rendrait ainsi en "Chine, dans certains pays d'Afrique, en Inde ou encore probablement au Moyen Orient". Et quant à son choix porté sur le Brésil en tant que première étape, elle a indiqué qu'il s'agit du "premier" qui lui a proposé de venir.
Si Christine Lagarde s'impose comme la candidate portée par l'Union européenne aujourd'hui, elle a avoué au micro d'Europe 1 que c'est l'affaire Dominique Strauss-Kahn (l'ancien directeur général du FMI, ndlr), qui l'a "amenée à envisager sérieusement l'hypothèse" de se présenter comme sa remplaçante. Et de préciser : "ça vous amène à réfléchir à ce que vous allez faire et ce pourquoi vous vous engagez. C’est un poste de grandes responsabilités, dans une situation financière monétaire qui est difficile".
La marque Christine Lagarde
Si elle devient directrice du FMI, un terme féminisé sur lequel à insisté la ministre, elle a assuré qu'elle imprimerait la marque Christine Lagarde : "d'abord une marque d'ouverture aux autres, de respect des individus et de réactivité". Par ailleurs, elle a tenu à préciser à plusieurs reprises qu'elle ne sera plus confrontée "qu'aux problèmes de la France", qu'elle ne sera "plus une participante de l'Union Européenne", mais qu'elle sera "obligée de regarder toute la sphère" (soit les 187 pays membres de l'institution).
Pour autant, Christine Lagarde a affirmé qu'elle garderait "un certain nombre de convictions personnelles". Et de préciser : en tant que directeur du FMI, "on est à la fois un animal international puisqu’on devient responsable et redevable de ses actes et de ses décisions à l’égard de 187 pays membres de l’institution. Pour autant, je vais évidemment rester une Française et profondément une Européenne ; et je garderais mes sensibilités".
Si elle n'est pas élue, elle restera ministre
Sa candidature pour le poste de directeur général du FMI ne remet pas en cause toutefois sa présence à Bercy. Elle a affirmé qu'elle serait "amenée à quitter le gouvernement si (elle est) élue directrice du FMI". Et d'ajouter, à propos d'un éventuel successeur : "ce n'est pas à moi de décider. Je ne suis pas devenur l’arbitre des choix. Il y a dans nos rangs des talents très nombreux. Des gens qui sont engagés pour la cause. Je pense que mon remplacement est sans aucun doute facile".
Mais dans le cas où elle ne serait pas choisie, elle a obtenu l'assurance du chef de l'Etat qu'elle pourrait rester à son poste au ministère, a-t-elle avoué : "dans les consultations que j’ai eu, ça ne fait pas l’ombre d’un doute".