Si Nicolas Sarkozy a clairement mis la barre à droite pour l’entre deux tours de l’élection présidentielle, François Fillon tente lui de ramener au candidat sortant les voix du centre. Pour preuve, le Premier ministre a insisté vendredi au Mans sur les valeurs communes de la droite et du centre.
"Le rassemblement est à l’œuvre"
Devant 1.500 militants, selon les organisateurs, François Fillon et le député UMP Pierre Méhaignerie hommes se sont ainsi démarqués de la stratégie suivie par le président-candidat. Le Premier ministre a salué les nombreux élus centristes présents : "votre présence montre que le rassemblement est à l'oeuvre au sein de la droite et du centre", a-t-il lancé, en présence notamment des ministres Roselyne Bachelot, Gérard Longuet et Xavier Bertrand.
François Fillon a mis en garde contre l'éventuelle tentation de l'abstention au sein de l'électorat centriste. Ce n'est pas "un choix citoyen", a-t-il dit, expliquant qu'en "démocratie, il y a un moment où il faut choisir son camp". "Gaullistes, radicaux, libéraux, centristes, qu'est ce qui fait le lien entre nous? Je crois que nous sommes d'abord d'une famille politique qui regarde le monde tel qu'il est, avec lucidité et avec la volonté de bâtir l'espoir sur les réalités", a-t-il plaidé, en insistant sur "l'humanisme" et le sérieux financier.
"Sarkozy, candicat le plus crédible"
Pour François Fillon, il faut s'adresser "aux électeurs du centre, de l'extrême droite, aux abstentionnistes" pour "les convaincre que notre candidat est le plus crédible et plus solide pour répondre aux attentes qui sont les leurs".
Le Premier ministre ne s’est pas privée pour éreinter le programme de François Hollande, qui "aurait pu être écrit il y vingt ans" et qui n'est fait que de "songes et de mensonges". Sa "personnalité est friable comme l'argile", quand celle de Nicolas Sarkozy serait "solide comme un roc".
Méhaignerie lance un appel à Bayrou
Pour le député UMP Pierre Méhaignerie, l’alliance de la droite et du centre est même considérée comme la seule "condition" du "succès" de Nicolas Sarkozy à la présidentielle.
L'ancien ministre UDF Pierre Méhaignerie, qui quitte la vie parlementaire en juin, a rendu un hommage appuyé à François Fillon, avec qui il a été "en phase, non seulement sur les projets mais aussi sur les valeurs que nous défendons".
Il s'est également adressé clairement à François Bayrou, éliminé au premier tour, qui n'a pas encore donné de consigne de vote mais a pris ses distances avec la stratégie "droitière" de Nicolas Sarkozy. "Je dis à François Bayrou qu'il n'y a aucun espoir de travailler avec François Hollande, a-t-il prévenu, à cause du mur des deux gauches qui est toujours présent".