Samedi 16 novembre, le Parti socialiste a arrêté la liste des huit personnalités qui auront la charge de mener la campagne des européenne en son nom. Si la nouvelle est passée relativement inaperçue auprès du grand public, au sein des fédérations, elle a déclenché une fronde sans précédent au PS, illustrée par les ratés du vote des militants censé entériner ces listes. Tour de France des blocages.
Sud-Ouest : PS vs PRG. Incontestablement, c’est dans le Sud-Ouest que la situation est la plus tendue. Au point que le vote a été suspendu. "Plusieurs fédérations de Midi-Pyrénées nous ont alertés sur la nécessité d'un rééquilibrage entre les trois régions composant la circonscription Sud-Ouest, pour ce qui concerne les premières places de la liste", expliquent Alain Fontanel, secrétaire national aux fédérations, et Christophe Borgel, secrétaire national aux élections, dans un communiqué.
Les critiques visent en particulier la tête de liste, réservée à un membre du Parti radical de gauche (PRG, parti allié de la majorité), selon un accord politique conclu entre les deux formations. Son nom n'est pas encore connu, mais localement, "il y des craintes de voir une ex-PS dissidente ou quelqu'un d'inconnu" occuper cette place, selon une source au PS. Dans un communiqué, Jean-Michel Baylet (photo), président du PRG, a mis en garde que si l'accord PS-PRG "était remis en question, cela créerait une crise politique majeure qui (l)'amènerait à (s)'adresser au Président de la République lui-même". "Nous demander de valider une liste sans connaître l'identité de sa tête de liste, c'est du jamais-vu", s’emporte de son côté Matthias Fekl, député et premier secrétaire fédéral du Lot-et-Garonne, cité par Le Monde. Ambiance…
Grand Ouest : l’autre fronde bretonne. La Bretagne a décidément l’esprit frondeur. Ce sont en effet les élus de la Région qui pestent contre la composition de la liste dans la circonscription du Grand Ouest. Dans un communiqué, dix parlementaires socialistes du Finistère préviennent ainsi qu’ils "refuseront d'adopter la proposition de liste". Ces mécontents, parmi lesquels figure le député Jean-Jacques Urvoas, président de la prestigieuse commission des Lois de l’Assemblée, ciblent surtout la présence en deuxième position d’Emmanuel Maurel, actuel conseiller régional… d’Ile-de-France. Ce choix relève selon eux d'une "pratique éculée et contre-productive électoralement : celle du parachutage".
Sud-Est : Peillon bientôt chahuté ? Enfin, le dernier lieu de tension concerne un ministre : Vincent Peillon, tête de liste dans le Sud-Est. Selon Le Monde, les secrétaires de fédérations de la région ont fait savoir leur mécontentement. Car le premier membre de leur troupe n’est prévu pour apparaître qu’en 5e position. Soit une place non-éligible. Pour l’heure, les récalcitrants ne se sont pas étalés sur la place publique. Mais la grogne de leurs camarades d’autres régions pourraient les pousser à sortir du bois.