Le débat sur la laïcité n’en finit plus de diviser. Après les doutes exprimés au sein même de la majorité et de l'UMP à propos du débat voulu par Nicolas Sarkozy, les voix s’élèvent dans l’opposition pour dénoncer l’agitation d’un épouvantail. Pour la première fois, la Première secrétaire du PS, Martine Aubry, est montée au front mercredi.
"Aujourd'hui, pour masquer ses échecs et les turpitudes de son gouvernement il préfère faire peur, mais ça ne marche pas !", a déclaré Martine Aubry lors d'un déplacement en Côte-d'Or dans le cadre des élections cantonales.
En demandant à la mi-février aux partis de la majorité et aux parlementaires de se saisir de ce débat, "Nicolas Sarkozy n'a pas parlé de laïcité, il a parlé d'islam, comme il voulait nous faire un débat sur l'identité nationale qui était tourné uniquement contre les étrangers, comme il nous a parlé des Roms en faisant montrer du doigt la France partout dans le monde".
"Nicolas Sarkozy ne s'occupe plus de la France" :
La maire de Lille a ensuite accusé le président de la République de préparer le terrain pour la campagne de la présidentielle de 2012. "Nicolas Sarkozy ne s’occupe plus de la France, il ne s’occupe plus des Français. Il essaye aujourd’hui d’avoir des opinions essentiellement à visée électorale", a accusé Martine Aubry.
"On supprime l’ISF pour garder son électorat et on fait peur aux autres en parlant de l’islam. Nous sommes les premiers à contester des religions ou des prises de position qui ne respectent pas nos valeurs communes", a rappelé le numéro un du PS.
La laïcité est "une perle"
"Il y a en France une place pour un islam ouvert, tolérant, respectueux de la République. C’est celui-là que nous vivons dans nos villes et c’est celui-là que nous ne laisserons pas casser ", a martelé Martine Aubry.
"En France nous avons une perle que nous devons porter haut chez nous et dans le monde : c’est la laïcité. La laïcité, c’est la conviction que chacun a le droit dans son intimité de croire ou de ne pas croire. Les religions ont leur place, les croyances ont leur place dès lors qu’elles respectent le socle des valeurs communes ", a-t-elle conclu.