Le parquet de Lille a ouvert une enquête préliminaire après avoir été saisi par Martine Aubry, qui estime avoir été l'objet de pressions du groupe Siemens lors de l'attribution d'un contrat pour le métro de Lille, a-t-on appris samedi de sources concordantes.
La communauté urbaine de Lille, dont la maire de Lille est la présidente, avait octroyé le 11 mai un contrat pour construire les nouvelles rames du métro, estimé à 266,4 millions d'euros au groupe français Alstom, en concurrence avec l'allemand Siemens et le canadien Bombardier.
"La veille de la réunion de la commission d'appel d'offres pour attribuer le marché, on a reçu un courrier sous forme d'e-mail de la vice-présidente de Siemens, se plaignant de leur classement", a expliqué à Eric Quiquet, premier vice-président de Lille Métropole en charge des transports. "Nous avons pris la décision de faire transmettre au procureur cette information", a-t-il ajouté.
"Fait aggravant, le soir même, Martine Aubry inaugurait une manifestation culturelle à Lille et le patron de Siemens France, qui était sur place, a demandé à la voir sur le dossier qui allait passer le lendemain en commission", a poursuivi M. Quiquet, dénonçant des "pratiques ahurissantes".