Désormais candidate à la primaire socialiste, Martine Aubry compte plusieurs rivaux parmi lesquels Ségolène Royal, François Hollande, Manuel Valls, Arnaud Montebourg. Tous ont pris acte mardi de la candidature officielle de la première secrétaire, qui marque le départ de ce scrutin interne au parti.
"Les débats vont pouvoir commencer, il reste trois mois, je pense que ce n'est pas trop tard, c'est un temps qu'il faut prendre pour éclairer les Français qui vont venir voter pour choisir le candidat qui va gagner l'élection présidentielle de 2012, et surtout qui va proposer des solutions concrètes qui vont changer la vie des Français dès 2012", a réagi Ségolène Royal mardi à Cerizay.
"Des règles simples et claires"
Au passage, la candidate de 2007 a glissé "n'avoir pu écouter" la déclaration de candidature de la première secrétaire du Parti socialiste, car elle assistait au même moment au conseil d'administration de la société franco-allemande Mia Electric (ex-Heuliez) qui vient de lancer une chaîne de production de voitures électriques, et dont sa région est actionnaire à hauteur d'environ 30%.
Mais sur le fond, Ségolène Royal propose de "débattre ensemble, un débat de très haut niveau, de très haute tenue, de respect mutuel, parce que c'est comme ça que la démocratie s'organise, avec des règles simples et claires". "Il ne faut pas que les débats soient édulcorés, étouffés, empêchés", a prévenu la présidente de la région Poitou-Charentes.
"Gagner au second tour"
De son côté, François Hollande a affirmé mardi sur RMC-BFMTV, peu avant l'annonce de Martine Aubry, que le critère de choix pour la primaire socialiste était de se demander quel candidat pouvait "gagner au second tour face à Nicolas Sarkozy" et ensuite présider.
L’ancien numéro un du PS défend lui aussi sa place : "Je peux dire aux Français que je peux leur apporter une solution pour les années qui viennent (...) J'apporte par ma force, ma capacité, mon expérience, une chance, mais je ne dis pas une certitude".
"Des primaires familiales"
Arnaud Montebourg s’est montré plus critique, estimant sur France Inter qu'une "gauche qui ne change pas ne peut pas changer la France". Selon lui, les candidatures de Martine Aubry et François Hollande étaient "parfaitement identiques et légitimes, mais identique : ils ont cogéré le PS ensemble, ils ont défendu le oui au traité constitutionnel ensemble", a-t-il argué.
Si les candidats socialistes sont désormais rivaux dans la course à l’Elysée, le député de Saône-et-Loire prône toutefois l’apaisement. "Les candidats ne sont pas en campagne les uns contre les autres, ce sont des primaires familiales. Les Français ont soif de débats et ne veulent pas de querelles de personnes", a-t-il insisté.
"C’était soit DSK soit Aubry"
Chez les proches de Dominique Strauss-Kahn, on se félicite de l’entrée en scène de Martine Aubry. "C'est une candidature qui se situe à la hauteur des enjeux », a tranché Jean-Christophe Cambadélis, proche de l’ancien patron du FMI. Et d’expliquer sa satisfaction : "Il s'agit de gagner la présidentielle, donc il faut un candidat qui soit capable de gagner et de gouverner. Donc c'était soit Dominique Strauss-Kahn soit Martine Aubry. Dominique Strauss-Kahn ne peut pas être candidat; effectivement c'est malheureux, politiquement c'est heureux ».
Même constat pour le strauss-kahnien Michel Destot : "Déterminée et combative, Martine Aubry veut gagner (…) Elle vient proposer un chemin réaliste et porteur d'espérances pour la France", estime le maire de Grenoble.
Si son manque d’envie lui a souvent été reproché, la chef de file de la rue de Solferino peut au moins se targuer d’avoir de nombreux soutiens au sein du parti.