A 48 heures du deuxième tour des cantonales, Martine Aubry se serait volontiers passée de cette polémique. La première secrétaire du PS a été attaquée vivement jeudi par l’UMP pour avoir signé dans le Nouvel Observateur une pétition contre le débat sur la laïcité, également soutenue par le sulfureux Tariq Ramadan. L’intellectuel avait demandé, en 2003, un moratoire sur la lapidation des femmes.
"Rien de commun avec Tariq Ramadan"
Jeudi soir, l’’hebdomadaire a publié sur son site internet une mise au point dans laquelle il affirme que "les signataires de cet appel n’ont pas eu connaissance de la liste des autres personnes ayant donné leur approbation, avant ou après eux". Martine Aubry n’était donc pas au courant de la signature de Tariq Ramadan. Tout comme l'ex- Premier ministre Laurent Fabius, également signataire de cet appel, qui a depuis retiré sa signature comme la première secrétaire du PS.
"J’ai vu que Tariq Ramadan avait, non pas signer la pétition mais apporter un soutien à cette pétition, je n’ai rien de commun avec lui", a indiqué à Europe 1 Martine Aubry.
L’UMP n’a en tout cas pas raté l’occasion de s’emparer de la polémique, alors que le PS critique la majorité parlementaire pour sa consigne du "ni, ni" (ni FN, ni front républicain) dans les duels FN/gauche du second tour des cantonales depuis le début de la semaine.
"C’est une faute extrêmement grave"
"Comment des responsables politiques socialistes peuvent-ils associer leur nom et leur voix à celle de Tariq Ramadan ? C’est une faute extrêmement grave", écrivent dans un communiqué quatre dirigeantes de l'UMP, la ministre de l'Apprentissage Nadine Morano et les députées Valérie Rosso Debord, Michèle Tabarot et Catherine Vautrin. Avant de conclure : "Il n’y a décidément pas de front républicain possible quand les socialistes unissent leur voix aux alliés des Frères musulmans pour attaquer l’UMP".
Invité du Talk Orange-le Figaro, le secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé a lui aussi dénoncé le soutien de Martine Aubry à cet appel, une position qu'il juge "indigne" d'un parti "qui veut donner des leçons de morale toute la journée".