Martine Aubry et François Hollande au chevet de l’euro. Dans deux interventions distinctes, les deux candidats à l’investiture socialiste pour l’élection présidentielle ont livré samedi leurs analyses et solutions quant à la crise actuelle traversée par la zone euro.
Pour Martine Aubry, il existe "un risque d’explosion de l’euro". L’ancienne première secrétaire du PS s’est entretenu samedi par téléphone avec 12 autres leaders socialistes européens du PSE avec l’objectif de se "mettre d’accord" avant le sommet prévu jeudi des chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro.
Au cœur des discussions, la nécessité d’être solidaire avec les efforts menés par Georges Papandréou en Grèce pour redresser son pays. "Il faut sauver la Grèce pour sauver l’Europe", a estimé Martine Aubry, dimanche, au Grand Rendez-vous Europe1/Le Parisien-Aujourd'hui en France. "Il faut continuer à acheter la dette grecque et lui donner du temps".
Sans solidarité, "l’euro n’existe plus"
"Si la zone euro n'est pas capable de défendre un pays comme la Grèce qui pourtant fait des efforts, il n'y a plus de solidarité. Si trois, quatre pays dont l'Italie se trouvent attaqués, c'est l'euro qui n'existe plus", a affirmé Martine Aubry.
Selon la socialiste, "les dirigeants conservateurs et libéraux sont totalement éclatés, incapables de prendre une position unie, et n'apportent aucune réponse satisfaisante". Pour elle, "il est terrifiant qu'il n'y ait pas une parole européenne". "Aujourd’hui, on n’entend plus, ni la voix d’Angela Merckel ni celle de Nicolas Sarkozy dans cette crise européenne", a estimé Martine Aubry, dimanche, au Grand Rendez-vous Europe1/Le Parisien-Aujourd'hui en France.
"On n’entend plus la voix de l’Europe :
"La crise de l’Euro est avant tout une crise politique"
Une analyse partagée par François Hollande. Dans une interview au Journal du Dimanche, ce dernier juge "la crise de l’Euro est avant tout une crise politique". Pour le candidat à l’investiture socialiste, "ce qui peut faire éclater l’Euro, ce n’est pas le "défaut" d’un pays de la zone, en l’occurrence la Grèce, mais le "défaut" de direction de l’Europe".
Comparant les situations budgétaires de l’Europe et des Etats-Unis, toutes deux mauvaises, François Hollande regrette que dans la zone euro "la confusion institutionnelle s’ajoute aux contradictions nationales". "La crise n’est pas celle d’une économie défaillante mais celle d’une Europe impuissante", tranche-t-il. Avant de conclure : "le mal qui frappe l’euro n’est pas financier mais politique".