En menaçant de porter plainte après la multiplication de rumeurs sur sa santé et son mari, Martine Aubry a provoqué une cascade de réactions à droite, l’UMP s’estimant accusée à tort et dénonçant une "nouvelle entourloupe", dixit Jean-François Copé. Après Nadine Morano et Jean-François Copé, Xavier Bertrand et Gérard Longuet sont eux aussi monter au créneau.
Pour Longuet, "elle suréagit"
"Elle met sur le tapis des sujets qui, à ma connaissance, ne sont pas l'ordre du jour du grand public, pas à l'ordre du jour et en tous cas du public qu'elle cherche à convaincre, les militants socialistes et les sympathisants PS", a réagi le ministre de la Défense, Gérard Longuet, dimanche soir sur BFM TV.
"Elle suréagit, mesurant qu'une campagne présidentielle est une formidable épreuve de transparence, d'investigation", a-t-il poursuivi, avant de se déclarer étonné par une "attitude curieuse, comme si elle voulait par cette initiative conjurer un sort funeste".
Xavier Bertrand fait le parallèle avec Eric Woerth
Le ministre du Travail, Xavier Bertrand, s’est montré moins polémiste, appelant de ses vœux "une campagne d'un bon niveau". Si Martine Aubry s’estime "diffamée", elle devrait "porter l'affaire en justice" mais "rester sur le terrain juridique", lui a-t-il conseillé.
Puis le ministre est passé à l’offensive, demandant aux socialistes de balayer devant leur porte. "Je veux bien tout ce que l'on veut mais pas de recevoir des leçons. Quand Mme Aubry, dans un discours, comparaît le président de la République à M. Madoff, c'était d'une indécence sans pareil. Quand il y a eu des attaques sans précédent contre la personne d'Eric Woerth, c'était pareil", a-t-il estimé.
A droite, la seule voix discordante a été celle de l'ex-Premier ministre Dominique de Villepin, invité d'Europe 1 dimanche matin. Jugeant ces rumeurs "scandaleuses" et "ignobles", il a recommandé "que chacun puisse s'engager à ne pas faire de la politique comme cela et à ne pas jouer avec cela".
"Ca suffit ! ça suffit comme ça", prévient Hollande
"Ca suffit ! ça suffit comme ça des rumeurs et des manoeuvres", a réagi François Hollande, invité dimanche soir du journal de 20 heures de France2. "Tous ceux qui entretiennent je ne sais quels rumeurs, manoeuvres ou sous-entendus sur les uns ou sur les autres, ce n'est pas le sens que je veux donner à la campagne présidentielle", a-t-il poursuivi.
"Je ne veux pas que ce soit dans un marécage que l'élection se déroule", a ajouté le député de Corrèze, appelant à "respecter deux principes" pour ce qui le concerne : "le respect des personnes" et le fait que ce sont "les idées qui devront départager" les candidats.