Pourquoi Augier et Hollande doivent-il se défendre ? Inconnu du grand public jusqu’à jeudi matin, Jean-Jacques Augier est désormais sous le feu des projecteurs. Trésorier, durant la campagne présidentielle, de François Hollande, pour qui décidément les temps sont durs, l’homme apparaît dans la grande enquête "Offshore leaks" publiée par Le Mondeet d’autres quotidiens internationaux. Ce polytechnicien de 59 ans y est décrit comme l'actionnaire de deux sociétés dans paradis fiscal que sont les îles Caïmans, par le biais de sa holding Eurane.
>> A lire aussi : Qui est Jean-Jacques Augier
# Ce que dit Hollande. C'est depuis le Maroc que François Hollande s'est exprimé sur cette nouvelle affaire. Le chef de l'Etat a assuré ne pas être au courant des activités professionnelles de son ex-camarade de la promotion Voltaire à l'ENA. "Je ne connais rien de ces activités et si elles ne sont pas conformes la loi fiscale, je demande à l'administration de s'en emparer et de faire les rectifications si elles sont nécessaires", a réclamé le président de la République. "Les comptes de campagne de 2012 ont été considérées par le Conseil constitutionnel parfaitement conformes au droit, avec toutes les exigences qu'implique justement le respect de la loi", a-t-il rappelé.
# Ce que dit Augier. Jean-Jacques Augier s’était défendu jeudi peu avant au micro d'Europe 1. "Je n’ai pas de compte aux Îles Caïmans. Ma société non plus", a assuré le trésorier de la campagne de François Hollande. "Ma société investit de manière tout à fait transparente. Les fonds ont été versés sur le compte de ces structures aux îles Caïman mais apparaissent dans les comptes de mes holdings. Mes holdings n’en ont tiré aucun avantage fiscal", a-t-il juré.
"Tout ça me paraît un peu absurde" :
L'homme d'affaires assure par ailleurs n’avoir été en contact avec les îles Caïman qu’à deux reprises, lors de deux investissements réalisés en Chine. "Pour ces deux investissements, ce n’est pas moi qui ai fait ce choix mais les actionnaires principaux concernés, chinois, ont décidé par les Îles Caïman. Je n’avais pas le choix de refuser ce qui m’était imposé comme montage", a-t-il expliqué. Sa société Eurane avait fait savoir plus tôt par communiqué que les deux sociétés concernées étaient IBL (International Bookstore Limited) en 2005 et Xanadu en 2008.
Bon camarade, Jean-Jacques Augier avait tout de même tenu à dédouaner par précaution François Hollande. "Le président de la République n’est en aucun cas mêlé à mon entreprise. Il n’y aucun rapport entre mes activités d’investissement et ce que j’ai fait comme bénévole à la présidence de l’association de financement de la campagne électorale de François Hollande. Ce n’est pas incompatible. Il n’y a aucune interférence", a insisté l’homme d’affaires. "Je constate un maelstrom médiatique qui me surprend. Tout ça me paraît un peu absurde", a-t-il conclu.
Ce que ça signifie. En soi, être actionnaire d’une société basée dans un paradis fiscal n’a rien de répréhensible juridiquement. Mais assurément, alors que l’affaire Cahuzac est loin d’être terminée, François Hollande se serait bien passé de voir l’un de ses proches, être cité dans un potentiel scandale financier.