Le contexte. Toujours un peu plus d’économies. Après avoir demandé un effort généralisé de trente milliards d'euros pour 2013, le gouvernement devrait réclamer un nouvel effort de quatre milliards à ses ministères, selon Le Monde. Les lettres de cadrage seront d’ailleurs envoyées dans la semaine. Des ministres qui tentent de jouer au plus malin pour échapper au maximum aux coupes budgétaires.
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"On va pouvoir à commencer à vendre les meubles". Le conseiller d’un ministre le constate : l’ambiance générale est à la sinistrose, et cela risque encore de s’aggraver. Un autre remarque, ironique : "à un moment on va pouvoir à commencer à vendre les meubles". "On est à l'os", lançait encore un ministre cité par Le Monde. Entre la révision générale des politiques publiques prônée par Nicolas Sarkozy et désormais les économies massives demandées par François Hollande, les ministères ne voient plus comment réduire leur train de vie sans abandonner certaines missions. Concrètement, la plupart d’entre eux vont devoir prévoir une baisse de 5% de leur frais de fonctionnement. Premiers postes touchés : le personnel, la communication mais aussi les subventions pour les partenaires.
Tous chez Hollande ! Pour les ministres, la stratégie est claire : direction l’Elysée. Tous ont en mémoire les précédentes négociations ardues avec Jérôme Cahuzac, ministre du Budget, et tous savent que, in fine, c’est François Hollande qui tranchera. Il leur reste maintenant trois mois pour plaider leur cause et convaincre le président avant l’envoi des lettres de cadrage finales.
A chacun sa petite idée. Dans chaque ministère, on affûte ses arguments, et on affine sa stratégie. Cécile Duflot, par exemple, compte se prévaloir des engagements du président, en matière de logement notamment, pour conserver ses crédits. La ministre écologiste tente même parfois le passage en force en faisant des annonces avant même qu’elles ne soit tranchées par Matignon.
Au ministère de la Défense, on compte sur l’effet Mali pour sauver les meubles. Jean-Yves Le Drian voit le président, dont il est proche, plusieurs fois par semaine. L’occasion pour lui de plaider la cause de l’Armée avec comme allié objectif le chef d’état major particulier du chef de l’Etat, Benoit Puga.
Les ministères des Affaires sociales ou de l’Agriculture comptent quant à eux sur le lobbying des parlementaires. Ces derniers se constituent en groupe de pression et réclament des rendez-vous à François Hollande pour faire entendre leurs doléances. Quelle stratégie sera la plus payante ? Réponse dans trois mois.