A moins d'un mois des législatives, Jean-François Copé et François Fillon sont désormais en guerre ouverte pour le contrôle de l’UMP. C'est l'ancien Premier ministre qui a lancé mercredi les hostilités, sans attendre les élections législatives des 10 et 17 juin, regrettant dans une interview donnée au Figaro Magazine, que "depuis le départ de Nicolas Sarkozy, il n'y ait plus, à l’UMP, de leader naturel". "Quelle hypocrisie !", a-t-il renchéri, jeudi matin, quand on lui faisait remarquer que Jean-François Copé appelait l'UMP à se concentrer sur les législatives.
Depuis la guerre est déclarée : jeudi matin, par médias interposés, les ténors du parti se sont ainsi lancés dans une bataille rangée. Retour sur les petites phrases de la journée.
# Le plus direct : "faut fermer sa gueule"
Dans cette course pour commenter cette passe d’arme au sommet du parti, Bernard Debré, candidat aux législatives, a certainement été le plus direct. "C'est une très grave erreur. Si on veut gagner, si on peut gagner c'est en étant uni. Je trouve qu'il est ridicule, lamentable et dangereux qu'il y ait ces bagarres au sein de l'UMP entre Copé et Fillon. Là ils nous gênent, ils nous embêtent", a asséné le député sortant sur Sud Radio. Puis, Bernard Debré s’est fait plus direct encore : "J'ai dit à Fillon : "François, il faut fermer sa gueule".
# La plus intarissable : c’est "un petit ingrat"
Rachida Dati, elle, s’est montrée intarissable quand elle fût invitée à commenter la passe d’armes Copé-Fillon. Interrogée elle sur BFMTV, la maire du VIIe arrondissement juge ainsi "déloyal", "désagréable", "ingrat" et "mal élevé" de la part de François Fillon d'assurer qu'il n'y avait pas de leader naturel à l'UMP, alors que le patron de ce parti, lui, "fait le boulot". Puis, Rachida Dati a jugé que François Fillon était "un petit peu ingrat vis-à-vis de Nicolas Sarkozy" qui "l'a fait ce qu'il est aujourd'hui, François Fillon". "Il l'a enterré un petit peu trop vite, quoi. Je ne trouve pas ça très chic.
# Le plus "juge de paix" : "préservons le travail collectif"
"J'espère qu'il s'agit simplement de paroles malencontreuses", a de son côté réagi le maire de Bordeaux, Alain Juppé, soucieux de se mettre au-dessus de la mêlée. "Nous sommes engagés dans une bataille législative qui peut nous conduire à la victoire, la condition de cette victoire c'est bien sûr d'être rassemblés", a rappelé l'ancien ministre des Affaires étrangères."Je ne sais pas ce que cela veut dire leader naturel", a-t-il ajouté: "Il y a des instances dans un mouvement. Je vous rappelle que nous avons des statuts, un secrétaire général et un vice-président". Appelant à "préserver le travail collectif" effectué en vue des législatives, il a ajouté que le moment n'était pas encore venu de "préparer le congrès du mois d'octobre", lorsque l'UMP devra désigner son chef.
# Le plus fidèle : "le leader, c’est Sarkozy"
"Jusqu'à ce jour, Nicolas Sarkozy a été notre leader naturel" et "pour une immense majorité de Français, alors que la campagne législative est le prolongement de son projet présidentiel, moralement, il le demeure", a tenu à rappeler, de son côté, Christian Estrosi, député-maire UMP de Nice. "Nous avons tous été exemplaires dans l'unité. C'était un devoir vis-à-vis des militants, des électeurs, de nos candidats aux législatives. Ce n'est pas le moment de mettre un coup de canif dans cette unité", a ajouté l'ancien ministre de l'Industrie, proche du secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé.
# Le plus "père la morale" : "une compétition inopportune"
"L'annonce d'une compétition à l'UMP est inopportune", a grondé, Jean-Pierre Raffarin sur le site Twitter. "Le temps des ambitions personnelles n'est pas venu. Priorité au collectif", a asséné l’ancien Premier ministre pour siffler la fin de la récré.