Jean-Marc Ayrault a justifié mercredi devant les députés l'éviction de Delphine Batho, dont les critiques mardi sur le budget de son ministère de l'Ecologie ont constitué selon lui un "problème politique, de cohérence, un problème de solidarité gouvernementale". "Un des actes majeurs d'un gouvernement, c'est le budget", a souligné le Premier ministre lors de la séance des questions d'actualité, à l'Assemblée nationale. "Dans un conseil municipal, lorsqu'on participe à la majorité et qu'on ne vote pas le budget, en exerçant des responsabilités d'exécutif, on quitte immédiatement le gouvernement municipal", a-t-il déclaré, en réponse à une question du député UMP Martial Saddier.
"S'agissant du gouvernement de la France, l'acte budgétaire est un acte central", a souligné M. Ayrault.
"Si une ministre, pour laquelle j'avais tout respect puisque c'est moi-même qui lui avais proposé d'entrer au gouvernement et cette fonction, donc je lui garde toute mon estime, mais si elle dit qu'effectivement le budget préparé avec elle n'est pas un bon budget, qu'elle le dit publiquement, c'est un problème politique, de cohérence, un problème de solidarité gouvernementale", a-t-il fait valoir. Il a affirmé que "l'environnement n'est pas une variable d'ajustement, elle est au coeur du projet du président de la République". "Mais il y a une règle que chacun doit comprendre. Dans un gouvernement, il n'y a pas deux politiques. Lors de sa dernière conférence de presse, le président de la République l'a rappelé, il n'y a qu'une ligne au gouvernement", a insisté le Premier ministre. "Dans le gouvernement, dans les discussions entre les ministres et le chef du gouvernement, la parole est totalement libre et elle est nécessaire, le débat est total", a poursuivi M. Ayrault. "Mais une fois que la décision est prise, il y a la solidarité gouvernementale." "La solidarité gouvernementale est la garantie de l'efficacité", a-t-il conclu.