"Il lui appartient en conscience de réfléchir au sens de sa candidature". A quatre jours du premier tour, Jean-Marc Ayrault a durci le ton face au dissident Olivier Falorni, lui demandant de se désister dans la 1ère circonscription de Charente-Martime, où Ségolène Royal est investie par le PS.
Falorni, "le candidat de l’UMP et du FN"
"J'ai pris connaissance d'un sondage qui montre que Ségolène Royal est largement soutenue à gauche, alors qu'Olivier Falorni est devenu le candidat de l'UMP et du Front national, qui eux seuls peuvent amener sa victoire", a insisté le Premier ministre faisant référence à l’enquête Ifop pour Sud-Ouest, selon laquelle 82% des électeurs de droite s’apprêtent à voter Falorni, contre 6% pour Ségolène Royal.
Lundi, Dominique Bussereau, président UMP du conseil général de Charente-Maritime, avait ouvertement appelé au rassemblement derrière Olivier Falorni contre "l’intruse" Royal. (>> A lire : Un front anti-Royal à l'UMP).
Fort de ce soutien, le dissident PS réunirait 58% des voix, 16 points de plus que Ségolène Royal.
Des soutiens nationaux qui gênent Royal ?
"La primaire a eu lieu au premier tour - dimanche dernier - et Ségolène Royal est arrivée en tête, donc Olivier Falorni devrait se désister comme cela s'est fait dans d'autres circonscriptions entre candidats de gauche", a encore argumenté Jean-Marc Ayrault, particulièrement disert sur le sujet. "Je mets Falorni en face de ses responsabilités et je lui dis de penser aussi à l'intérêt général".
Ce soutien de Matignon rassurera-t-il Ségolène Royal ? Pas si sûr. La présidente de Poitou-Charente commence à se méfier de ses soutiens nationaux. Mercredi, elle a demandé à deux ministres, deux de ses protégées, d’annuler leur venue à La Rochelle. Ainsi Najat Vallaud-Belkacem et Delphine Batho ont déserté le meeting de la candidate prévue dans la soirée.
"J’avais très envie de venir comme Najat", a confié au Figaro la ministre délégué auprès de la garde des Sceaux. "Mais Ségolène nous a expliqué qu’elle souhaitait que la réunion de ce soir garde un caractère local. Nous allons lui exprimer notre soutien différemment", a précisé Delphine Batho.
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