Jean-Marc Ayrault s'est inscrit, vendredi au premier jour d'un voyage en Nouvelle Calédonie, "dans les pas" de ses prédécesseurs socialistes Michel Rocard et Lionel Jospin, signataires des accords de Matignon (1988) puis de Nouméa (1998) qui ont instauré une paix durable sur le Caillou.
"Mon ambition est de m'inscrire dans les pas et dans la cohérence de Michel Rocard et de Lionel Jospin. Je serai le garant du processus politique engagé depuis 1988", a déclaré le Premier ministre devant le Congrès calédonien, les parlementaires et les membres du gouvernement.
Venu à l'occasion des 25 ans des accords de Matignon, qui ont mis fin à la quasi guerre civile qui secouait cette collectivité du Pacifique sud, et des 15 ans de l'accord de Nouméa qui a étoffé le rééquilibrage économique entre kanaks et caldoches, Jean-Marc Ayrault a rassuré les élus de tous bords sur la volonté de l'Etat "d'appliquer scrupuleusement" l'accord de Nouméa.
"Une émotion m'étreint", a-t-il lâché, lui qui avait accompagné Lionel Jospin en 1998, comme président du groupe PS à l'Assemblée nationale, à la signature de cet accord. Il prévoit un processus de décolonisation dont le terme approche : le Congrès qui sortira des élections territoriales de 2014 aura la charge de fixer la date d'un référendum d'autodétermination d'ici 2018. Si cela n'est pas fait, il revient à l'Etat de l'organiser.
"L'Etat remplira ses obligations. Personne ne doit en douter", a affirmé Jean-Marc Ayrault qui a aussi évoqué la possibilité que les Calédoniens puissent choisir une autre voie, "une solution consensuelle", autrement dit un nouvel accord qui éviterait un référendum, potentiellement porteur de tensions entre les communautés.