En pleine élaboration du projet de budget 2013 et alors que la France a franchi le cap des trois millions de chômeurs dimanche, Jean-Marc Ayrault a voulu rassurer. Invité dans l'émission "tous politiques" France Inter/AFP/Le Monde, le Premier ministre a convenu que les chiffres du chômage étaient "très violents" (même si "connus dès la semaine dernière"), mais "la France va s'en sortir", a-t-il promis.
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Non au "tournant de l'austérité"
Dans un contexte de crise "exceptionnelle", selon les termes employés par François Hollande vendredi dernier, le Premier ministre a également voulu faire preuve de volontarisme. "On va y arriver ! ", "la France va s'en sortir", a-t-il promis, mais non sans des efforts de la part de tous les Français pour que les objectifs de réduction des déficits soient tenus, soit 3% du PIB en 2013 et l'équilibre en 2017.
L'équation est rendue très compliquée par le ralentissement économique, et le gouvernement doit trouver au moins 30 milliards d'euros. D'autant que le Premier ministre avait déjà annoncé que la prévision de croissance du projet de budget serait inférieure au chiffre de 1,2% prévu auparavant et unanimement jugé inatteignable.
Pourtant, Jean-Marc Ayrault a tenu à mettre une chose au clair : il ne veut "pas être le Premier ministre d'un tournant de l'austérité parce que la politique que nous aurions engagée au début du quinquennat aurait été un échec", a-t-il martelé.
La hausse de la CSG ? Une "piste"
Interrogé par ailleurs sur le financement de la protection sociale, qui doit être réformé début 2013, Jean-Marc Ayrault a admis qu'une hausse de la Contribution sociale généralisée (CSG) était "une piste" mais "pas la seule". "Aujourd'hui la plus grande partie du financement de notre système de protection sociale s'assoit sur le travail, sur le salaire", a-t-il notamment regretté.
Jean-Marc Ayrault a aussi défendu l'intervention du gouvernement pour venir en aide au Crédit immobilier de France (CIF), étranglé financièrement. "L'Etat a pris ses responsabilités en donnant sa garantie (...) parce qu'il en va de l'intérêt du financement du logement", a-t-il justifié.