C’est un Premier ministre remonté qui a répondu aux questions d’Europe 1 mardi. Pour Jean-Marc Ayrault, la sortie de Vincent Peillon sur la dépénalisation du cannabis aura été celle de trop. Il a confirmé que le recadrage de ses ministres, mais aussi de toute la majorité, avait été musclé, et qu’une autre sortie de route ne serait pas tolérée. "Je peux vous dire que le message a été bien compris. Il est bien passé", a assuré Jean-Marc Ayrault. Morceaux choisis.
"Ils ne sont pas là pour se faire de la pub". "Quand on dirige un gouvernement dans une période aussi difficile, la moindre bavure se voit", a estimé le Premier ministre. "Ce qu’on attend, ce sont des hommes et des femmes qui se consacrent essentiellement sur la tâche, pas sur le commentaire. Et on attend l’exemplarité. C’est ce que j’ai rappelé", a-t-il précisé.
"On attend l'exemplarité" :
Jean-Marc Ayrault a par ailleurs confirmé que Vincent Peillon l’avait appelé "pour reconnaître son erreur. Parce qu’il a fait une erreur", a martelé l’hôte de Matignon. "Les ministres ne sont pas là pour se faire de la pub, pour faire de débats de société, ils sont là pour défendre leur ministère. "
"Pas de querelle" avec Hollande. Jean-Marc Ayrault a aussi démenti tout conflit larvé avec François Hollande, comme certains médias, dont Libération, se faisaient écho lundi. "François Hollande et moi-même menons la même politique. On essaie d’opposer l’un à l’autre, ça n’a aucun sens", a commenté le Premier ministre. "Mon but n’est pas de m’émanciper par rapport au président de la République. Je suis le chef du gouvernement, et tous les jours mon gouvernement met en place sa politique. Je vous garantis qu’il n’y a pas de querelles", a-t-il insisté.
Les 3%, un "objectif impératif". A ceux qui ont ouvertement critiqué l’objectif de 3% de déficit public pour 2013, Claude Bartolone en tête, Jean-Marc Ayrault a apporté une réponse limpide. "C’est un objectif impératif", a-t-il affirmé. "C’est un engagement qu’a pris le président de la République, et c’est la souveraineté nationale qui est en jeu."
Alors que Claude Bartolone, président de l’Assemblée nationale, avait souligné le "côté absurde" des 3%, Jean-Marc Ayrault a demandé à sa majorité "de se tenir à cet objectif, c'est l'intérêt national du pays". "Il faut en finir avec cette spirale de la dette. Chaque année, le premier budget, c'est le remboursement des intérêts de la dette", a-t-il rappelé.
"Je ne renoncerai jamais". Enfin, Jean-Marc Ayrault a affirmé qu’il ne quitterait pas son poste, en tous cas de son plein gré. "Jamais. Je ne renoncerai pas à la mission qui est la mienne. Vous croyez que ça m’impressionne, tout ça ?", a-t-il interrogé. "Je dis aux Français : vous pouvez me faire confiance, rien en me fera flancher."