Pas question de laisser transparaître toute dissension au sein du Parti socialiste. Jean-Marc Ayrault et Martine Aubry se sont affichés "main dans la main" samedi à Nantes pour le premier des trois meetings communs prévus avec la première secrétaire du PS dans le cadre des législatives. Au lendemain d'un passage à La Rochelle, pour apporter un soutien appuyé à la candidature de Ségolène Royal, le Premier ministre, a plaidé en faveur d'une "majorité claire et cohérente".
Claire répartition des rôles
Au-delà des mots, la présence à son côté de Martine Aubry doit venir renforcer l'image d'unité, écornée au lendemain du 6 mai par l'absence de la maire de Lille du gouvernement. Accompagnée du numéro deux du parti Harlem Désir, Martine Aubry a réaffirmé la claire répartition des rôles depuis la composition du gouvernement.
"Le Premier ministre est le chef de la majorité, il est chargé du redressement de la France, de remettre de la justice partout, et moi en tant que chef du parti majoritaire, je l'accompagne", a déclaré Martine Aubry, accueillie sur le quai de la gare de Nantes vers 16h30 par Jean-Marc Ayrault.
"Le rassemblement est la base de la réussite"
Jean-Marc Ayrault a, de son côté, rendu hommage au travail réalisé à la tête du Parti socialiste par Martine Aubry, avec qui il devait animer en début de soirée un meeting commun au Zénith de la ville. "On a besoin d'un grand parti pour réussir. Je pense que si nous n'avions pas eu le PS, dont elle a réussi avec courage la rénovation, nous aurions eu beaucoup plus de mal à gagner la présidentielle", a affirmé le Premier ministre.
Conscients de marcher sur des œufs, le Premier ministre et la première secrétaire multiplient les déclarations pour convaincre de leur unité. "C'est vrai aussi pour les élections législatives. Le rassemblement est la base de la réussite", a-t-il enchaîné, avant de répéter son principal credo : "Si on veut que le changement soit concret, soit réussi, (...), les Français doivent donner au président de la République une large majorité, cohérente et solide".
Mobilisés contre l'abstention
La première secrétaire du PS a en outre appelé à la mobilisation, soulignant les risques d'abstention les 10 et 17 juin. "Il faut vraiment dire à tous les électeurs, et notamment aux jeunes qui disent 'ah ça y est on est rassuré, on souffle, on respire à nouveau', que c'est formidable d'avoir mené François Hollande à la présidence mais qu'il faut donner maintenant (...) une majorité pour poursuivre", a-t-elle clamé. Et d'ajouter : "Il faut bien comprendre qu'il reste la moitié du chemin à faire, et ça c'est les 10 et 17 juin".
Ce week-end doit marquer la montée en régime des militants PS, "tous sur le pont" pour "des opérations de porte à porte et de tractage organisées partout en France", d'après Solférino. Selon le dernier sondage en date, celui de CSA publié jeudi, la gauche parlementaire est créditée de 45% pour le 1er tour dimanche prochain. La droite parlementaire obtiendrait 32% et le Front national 14%.