L’INFO. Depuis qu'il a quitté Matignon, Jean-Marc Ayrault est resté discret. L’ancien Premier ministre est redevenu un "simple" député, mais il n’entend pas se faire oublier pour autant, comme l’a raconté Caroline Roux, éditorialiste politique d’Europe 1, vendredi matin.
"Son modèle, c’est Raffarin". Ceux qui l’ont vu ces derniers jours disent tous la même chose, Jean-Marc Ayrault ne veut pas être un élu comme les autres. "Il ne veut pas qu’on l’oublie. Il ne veut pas être à la retraite", confie un conseiller ministériel. Pour l’heure, l’objectif de l’ancien maire de Nantes est de peser davantage au sein du groupe socialiste à l’Assemblée nationale. "Il en a été le président pendant longtemps et il conserve quelques relais", assure un député. Donc Jean-Marc Ayrault discute, invite à déjeuner des parlementaires. "Son modèle, c’est Raffarin : libre et responsable pour son camp", affirme un baron du Parti socialiste.
"Il ne veut pas un rôle, il veut un poste". S’il a une idée de ce qu’il voudrait être, l’ancien Premier ministre ne sait pas encore comment y arriver. "Il n’est pas encore très au clair dans sa tête", confirme un de ses amis. Jeudi, dans Le Parisien, il laissait filtrer un intérêt pour le poste de commissaire européen, que briguent aussi Pierre Moscovici et Elisabeth Guigou. "Je me suis de tout temps intéressé à l’Europe et au dialogue franco-allemand, mais je n’ai pas déposé de candidature", assurait-il toutefois. On parle également de la présidence de la commission des affaires étrangères, mais "ce ne sont que des rumeurs", confie un de ses proches. Alors que cherche-t-il ? "Il ne veut pas un rôle, il veut un poste, un cadre institutionnel qui donne du sens à son action", poursuit ce dernier, pas franchement éclairant.
Il n’a pas pardonné à Hollande et Valls. Reste une question : François Hollande et Manuel Valls ont-il envie - et intérêt - à le replacer au centre du jeu ? Lui en tout cas n’a pas franchement envie d’aider les deux têtes de l’exécutif, à qui il en veut toujours. Et si François Hollande l’a invité à manger il y a 15 jours dans un restaurant parisien, "il faudra plus qu’un dîner pour faire passer la pilule", croit savoir un ami de Jean-Marc Ayrault. Quant à son successeur à Matignon, "il ne lui pardonne pas de dénigrer systématiquement le bilan de ses deux ans", poursuit-ile.
RECONVERSION - Ayrault, une nouvelle vie à Bruxelles ?
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