La Parti socialiste n’est pas décidé à relâcher la pression sur Eric Woerth. Dimanche, le ministre du Travail avait répondu point par point à ceux qui l’accusaient d’avoir masqué une fraude fiscale concernant Liliane Bettencourt, la femme la plus riche de France. Insuffisant, pour Jean-Marc Ayrault. "Il n’a pas donné la vérité. A chaque fois qu’il s’explique, il créé une confusion supplémentaire", a estimé le président du groupe PS à l’Assemblée lundi matin sur Europe 1.
Ecoutez Jean-Marc Ayrault :
"On a appris que le procureur de la République, M. Courroye, a saisi le ministère du Budget dès janvier 2009 dans le dossier Bettencourt. Eric Woerth connaissait cette demande. Et nous apprenons qu’aucun contrôle fiscal en janvier 2009 n’a été engagé contre Mme Bettencourt", a rappelé le député-maire de Nantes, qui réfute le non interventionnisme du ministère dans les dossiers fiscaux, avancé comme défense par la majorité : "lorsqu’un procureur de la République informe le ministère du Budget qu’à l’égard du premier contribuable théorique français, il y a des soupçons de fraude fiscale, vous croyez que le ministère du Budget n’est pas informé, que seul les servies s’en occupent ?"
"Dans le camp de la majorité"
Pour la suite de l’affaire, Jean-Marc Ayrault voit deux issues possibles : "que madame le Garde des Sceaux, Michèle Alliot-Marie, réponde enfin à notre demande et qu’elle donne les instructions pour l’ouverture d’une information judiciaire. Si ce n’est pas le cas, la majorité doit prendre sa responsabilité. La responsabilité politique est dans le camp du président, du gouvernement et de la majorité."
Sans appeler à la démission de l’actuel ministre du Travail, le député-maire de Nantes a affirmé que la position d’Eric Woerth, en charge de la réforme des retraites, était de plus en plus difficile à tenir. "En démocratie, quand un ministre en responsabilité, qui plus est s’occupe d’un dossier lourd, qui consiste à demander beaucoup d’efforts et de sacrifices aux Français, nous avons le droit d’exiger que ce ministre soit totalement crédible. Or, aujourd’hui, il y a une problème de crédibilité."