Alors que la journée de mercredi a été marquée par la polémique entre Europe Écologie les Verts et le Parti socialiste sur la question du nucléaire en général, et celle de la filière MOX en particulier, Jean-Marc Ayrault n'a pas caché jeudi au micro d'Europe 1 qu'il y avait certains "désaccords" entre les deux futurs partenaires en vue de la présidentielle de 2012. Un positionnement à contre-courant de François Hollande, qui a tenté, mercredi soir, sur le plateau de TF1, de minimiser les dissensions entre EELV et le PS.
"La filière nucléaire ne va pas disparaître"
Le député-maire de Nantes s'est montré ferme sur le fond. "La filière nucléaire ne va pas disparaître. Il y a la construction de l'EPR de Flamanville, qui sera le dernier. Mais c'est aussi des investissements constants, notamment parce qu'il faut renforcer la sécurité.", a-t-il commenté.
Le président du groupe PS à l'Assemblée est également revenu sur la polémique suscitée par la suppression d'un passage du contrat de mandature, signé entre les écologistes et le PS. Ces quelques lignes portaient sur un point précis : "la reconversion, à emploi constant, de la filière de retraitement et de fabrication du MOX", un type de combustible nucléaire, très décrié par les écologistes.
"Un désaccord avec les écologistes" :
"Nous avons constaté un désaccord avec les écologistes sur la construction de Flamanville, le fameux EPR. Nous sommes favorables à la poursuite de ce chantier et puis quand on lit dans le détail le texte, on voit qu'il y a une ambiguïté sur la fabrication de ce carburant, le MOX. Ça n'est pas possible. On ne peut pas être pour l'arrêt de ce carburant et pour la poursuite de Flamanville", a répliqué le président du groupe socialise à l'Assemblée nationale.
Pression accrue avant 2012
Au-delà de la seule question du nucléaire, c'est bien 2012 l'enjeu principal. "Quand on négocie un accord, il faut le ratifier et que chacun prenne ses responsabilités. Nous, nous avons pris les nôtres. François Hollande est candidat à la présidence de la République, la question qui est derrière, ce n'est pas un simple accord électoral, c'est l'indépendance énergétique de la France, l'avenir industriel, la réussite de la transition énergétique, ce n'est pas l'abandon du nucléaire", a insisté Jean-Marc Ayrault.
"Maintenant les écologistes sont face à leurs responsabilités : veulent-ils oui ou non créer les conditions d'une alternance ou d'une alternative en 2012 avec l'élection du président de gauche ?", a-t-il demandé. Une mise en garde sans détour.