Le Premier ministre appelle ses ministres à la solidarité gouvernementale sur le traité européen.
Alors que l’examen du traité européen instaurant une règle d’or et une relance au niveau de l’UE approche, plusieurs figures de la gauche ont profité des universités d’été pour exprimer leur opposition. Lancé dans une opération déminage pour prévenir toute polémique au sein de la majorité, le Premier ministre l’a martelé dans une interview au Journal du Dimanche : "on est solidaire quand on est membre du gouvernement".
Rappel à la solidarité gouvernementale
"Dans toutes les démocraties, on est solidaire quand on est membre du gouvernement. Personne n'est devenu ministre contre son gré", a rappelé le Premier ministre, avant de s’attarder sur le cas des écologistes : ces derniers "comme tous les autres ministres, sont entrés au gouvernement en connaissant les engagements du président pris devant les Français".
Une manière à peine voilée de répondre aux parlementaires d'Europe Ecologie-Les Verts, une formation qui compte deux ministres dans ses rangs, ainsi qu’aux membres du PS qui veulent voter contre le traité européen, qui sera débattu en octobre au parlement.
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Tout faire contre "le risque d'une crise européenne"
"Nous sommes responsables devant le pays", a poursuivi Jean-Marc Ayrault, "nous ne pouvons prendre le risque d'une crise européenne dans le contexte actuel. Pour continuer à peser en Europe, le président et le gouvernement ont besoin de l'appui clair et solidaire de la majorité".
Et le Premier ministre d’ajouter : "la discussion au Conseil des ministres est libre, mais une fois que la décision est prise, la règle, c'est la solidarité gouvernementale". A ses yeux, la ministre du Logement et ancienne patronne d'EELV, Cécile Duflot, devrait donc "expliquer (aux écologistes, ndlr) ce que signifie la participation gouvernementale et de faire comprendre ce que signifierait l'ouverture d'une crise européenne aujourd'hui".
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Pédagogue avec la formation écologiste, Jean-Marc Ayrault comprend néanmoins "que pour ce parti et son fonctionnement complexe, l'exercice du pouvoir est un réel changement". "Ils doivent en prendre la mesure. Des membres de ce parti appartiennent au gouvernement à des postes majeurs. Les semaines qui sont devant nous doivent leur permettre d'évoluer sur cette question", a-t-il conclu.