Sa cote de popularité est en chute libre, son manque d'autorité raillé de toutes parts. Dans une interview parue mardi dans La Dépêche du Midi, Jean-Marc Ayrault remet les points sur les i et demande, une fois de plus, à ses ministres de jouer collectif.
Ayrault, "chef d'orchestre d'une équipe"
Pour mieux faire passer le message, le Premier ministre, amateur de classique, n'hésite pas à filer la métaphore musicale. Après s'être défini comme le "chef d'orchestre d'une équipe" constituée de "plusieurs musiciens", Jean-Marc Ayrault explique une nouvelle fois les règles du jeu aux membres de son gouvernement.
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"Tout cela doit fonctionner ensemble avec un seul but : remettre la France sur les rails", rappelle-t-il. Mais "certains musiciens jouent souvent leur propre partition au risque de saper l’autorité du chef d'orchestre", regrette-t-il, imputant cette tendance au fait que la gauche a été longtemps dans l'opposition.
"Je pense que cela est en train de se calmer", rassure-t-il, pourtant. Jean-Marc Ayrault deviendrait-il adepte de la méthode Coué ? Depuis le début du quinquennat, les couacs se sont en effet multipliés. Et le chef du gouvernement a dû sévir plus d'une fois à l'encontre de certains de ses ministres, la palme du couac revenant au ministre de l'Education, Vincent Peillon.
"Au gouvernement, il n'y a qu'une seule partition"
Et le Premier ministre au milieu de tout ça ? "Matignon, ce n’est pas l’enfer contrairement à ce que l’on dit", redit Jean-Marc Ayrault. "Mais c’est lourd, exigeant et passionnant", poursuit-il
Et d'insister : "les Français n’apprécient pas quand tel ou tel musicien de l’orchestre se laisse aller à jouer de fausses notes. Qu’il y ait des sensibilités différentes, c'est normal. Mais quand on est au gouvernement, il n’y a qu’une seule partition, celle du gouvernement", rappelle Jean-Marc Ayrault. Cette nouvelle mise en garde suffira-t-elle ? Selon le Nouvel Observateur, Jean-Marc Ayrault aurait récemment décidé de réunir ses ministres par petits groupes à Matignon afin d'instaurer une meilleure communication de l'action gouvernementale. Une arme anti-couac ?