Royal, mauvaise "fée". François Baroin a manié la métaphore pour dire, jeudi matin sur Europe 1, tout le mal qu’il pense de la nomination de Ségolène Royal à la vice-présidence et au porte-parolat de la Banque publique d’investissement (BPI). Après avoir qualifié la nouvelle structure d’"enfant mal né", l’ancien ministre du Budget a gardé cette image pour s’en prendre à la présidente de la Région Poitou-Charentes. "Si en plus on fait pencher sur le berceau d’un enfant qui a déjà des difficultés une fée dont le seul objectif est de revenir en politique, je ne doute pas qu’il aura du mal à grandir" a imagé l'ancien ministre du Budget, a-t-il insisté.
La BPI mérite mieux. "Je ne doute pas des immenses qualités de Mme Royal en matière financière, mais je suis assez choqué d’entendre son entourage dire ‘c’est formidable, elle a un poste national pour revenir en politique’. La BPI, quand on a une croissance atone, mérite un peu mieux que l’ancienne candidate socialiste à l’élection présidentielle", a poursuivi François Baroin.
(A partir de 5’40)
Haro sur Royal. François Baroin n’est évidemment pas le premier à avoir critiqué cette nomination, qui dont être entériné jeudi lors du tout premier conseil d’administration de la BPI. "La voilà banquière", s’est ainsi exclamé l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin lors du Talk Orange-Le Figaro. "François Hollande installe une république des copains, en plaçant partout des soutiens passés ou présents", a pour sa part réagi Jonas Haddad, secrétaire national de l'UMP, a dit : "François Hollande installe une république des copains, en plaçant partout des soutiens passés ou présents".
Quant à Laurence Parisot, elle s’est étonnée de cette nomination. "Je ne comprends pas le rôle qui lui est confié. C'est un signe très étrange qui est donné", a déclaré la présidente du Medef sur RTL. "L'une des choses qui peut faire peur aux chefs d'entreprises, c'est la politisation du crédit", a-t-elle expliqué.
L’inattendu soutien de Falorni. Ségolène Royal a tout de même pu compter sur le soutien surprise d’un certain Olivier Falorni, le même qui a précipité sa chute en maintenant sa candidature dissidente lors des législatives de juin dernier. "Elle est légitime à ce poste là car elle a dit depuis des années que la création d'une banque publique était nécessaire", a commenté dans les couloirs de l'Assemblée le député de Charente-Maritime. . En tant que présidente de région, elle a eu l'occasion de prouver qu'elle avait des capacités de se mobiliser en faveur de l'investissement pour les entreprises.
Le député apparenté PS n’a tout de même pas pu s’empêcher de glisser une petit pique à sa meilleure ennemie. "J'espère qu'elle a été nommée non pas pour ses talents de communication mais pour ses compétences en matière de financement. En matière de communication, je serais plus réservé, j'ai eu l'occasion de le mesurer lors d'une élection que vous avez tous suivie", a-t-il glissé.