"Je n'ai pas changé de bord politique." Roselyne Bachelot, ancienne ministre UMP, a commenté sur Europe1 sa nomination à la commission de rénovation de la vie publique, présidée par Lionel Jospin. "Je trouve ça normal que tous les bords y soient représentés. De plus, de l'environnement à la parité, ce sont des sujets sur lesquels j'ai beaucoup travaillé", s'est-elle justifiée.
L'ancienne ministre de Sarkozy refuse même de voir là une volonté du gouvernement Ayrault de la récupérer dans un but électoraliste. "On ne m'a jamais demandé de renoncer à mes idées. Quand Nicolas Sarkozy a pratiqué l'ouverture, il ne l'a pas fait pour récupérer des voix de gauche. On peut juste vouloir fonctionner dans une démocratie apaisée", assure-t-elle.
Les socialistes agissent "piteusement"
Et l'ancienne ministre entend bien prouver être toujours de droite. "TVA sociale, défiscalisation des heures supplémentaires… Les socialistes tentent de revenir péniblement et piteusement sur des mesures du quinquennat de Sarkozy. Et cela va se faire au détriment de nos concitoyens", n'hésite-t-elle pas à tacler.
La nomination de Roselyne Bachelot dans une commission d'un gouvernement de gauche intervient dans un contexte tendue pour elle. L'ancienne ministre de la Santé avait dénoncé quelques semaines plutôt, dans un livre intitulé "À feu et à sang", la stratégie adoptée par l'ancien président Nicolas Sarkozy pendant sa campagne, réclamant un "inventaire". "On a perdu la présidentielle et les législatives. On a laissé une centaine de nos compagnons sur le terrain, on va passer au milieu des cadavres en chantonnant ? La lucidité est toujours douloureuse. Mais celui qui ne pratiquera pas la lucidité, bâtira la construction sur du sable", se lachait-elle.
UMP : Bachelot veut "5 ou 6 candidats"
Elle avait alors suscité un véritable tollé au seing de son camp, s'attirant les foudres de Jean-François Copé et de beaucoup de cadres de l'UMP. "'Vous êtes dans la peau de Bachelot pendant 24 heures, que faites-vous ?' Je me suicide", avait lancé mardi 3 juillet l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, invité de l’émission La Boîte à questions sur Canal +. La veille, il avait dénoncé la "vulgarité effrayante" du livre de l'ex-ministre.
Roselyne Bachelot, qui a officiellement pris sa retraite de la politique, avoue se sentir "plus libre". Au sujet de son parti, elle l'incite à "devenir plus adulte", évoquant la guerre Fillon-Copé, et appelant même plusieurs candidats à se présenter sans craindre un effondrement du parti.
"Il est sain que plusieurs candidats se présentent à la tête de l'UMP, pourquoi pas 5 ou 6. Cela fait vivre la démocratie", a déclaré celle qui se dit soutien de François Fillon.