Dans quelle mesure l''Etat doit-il aider les banques françaises à se renforcer ? Le sujet, abordé dimanche lors du sommet franco-allemand de Berlin sur la crise des dettes souveraines, a rebondi mardi à l'Assemblée nationale. Le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, a été prié de préciser les termes de l'accord "pour le renforcement de la structure des capitaux des banques en Europe" peaufiné dimanche entre la France et l'Allemagne.
Et pour la première fois devant la représentation nationale, un membre du gouvernement a laissé entendre que des fonds publics pourraient être injectés, mais seulement dans le cas où d’autres solutions alternatives n’aboutiraient pas. "On y parviendra en mobilisant les revenus des banques elles-mêmes, qui gagnent de l'argent, le capital privé et si c'est nécessaire, en dernier ressort, le capital public", a déclaré Alain Juppé dans l’hémicycle.
La nature des fonds publics fait débat
Le maire de Bordeaux a rappelé que "s'agissant des banques françaises, elles s'engagent à monter leur pourcentage de fonds propres à 9% de leur bilan au lieu des 7% attendus en 2013", en vertu des bases de l'accord qui doit intervenir entre Angela Merkel et Nicolas Sarkozy avant le G20 des 3 et 4 novembre à Cannes.
Mais le couple franco-allemand n’est pas d’accord sur tout. En cas de recours aux deniers publics, la France préfèrerait ainsi que le Fonds européen de stabilité financière soit sollicité, et non des capitaux étatiques. Une position à laquelle Berlin est diamétralement opposée. Le débat est donc encore loin d’être tranché au niveau européen.