La semaine dernière, il se trouvait à Damas pour une visite très controversée. Le député socialiste Gérard Bapt faisait partie du groupe de quatre parlementaires qui ont fait le voyage jusqu'en Syrie. Si lui s'est abstenu, ses trois collègues ont rencontré le dictateur Bachar Al-Assad. Un rendez-vous qui leur a attiré les foudres de nombreux responsables politiques. Invité sur Europe 1, Gérard Bapt suggère aujourd'hui "la suspension de l'activité ou la transformation du groupe d'amitié France-Syrie en groupe d'étude".
Aucune concession. Le député, qui affirme ne faire "aucune concession sur ses convictions", clarifie sa position : "La confusion [engendrée par ce voyage en Syrie] a conduit à ce que Bruno Le Roux [président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale] et Claude Bartolone [président de l'Assemblée nationale], tout comme moi, suggérions la suspension de l'activité" de ce groupe d'amitié. Gérard Bapt, qui n'a pas été sanctionné par son groupe politique, précise que ce sera au Bureau de l'Assemblée nationale de prendre cette décision.
Maintenir un dialogue avec le régime, pas avec Assad. Le député de Haute-Garonne préside ce groupe qui réunit une vingtaine de parlementaires désireux de travailler sur les relations entre les deux pays. Mais la guerre civile qui sévit depuis quatre ans et la fermeture de l'ambassade de France en Syrie a compliqué leur travail. Il s'agit d'une "difficulté fondamentale", s'explique Gérard Bapt, qui s'interroge sur les "relations d'amitié entre le parlement français et le parlement syrien alors qu'il n'y a aucune relation diplomatique officielle d'Etat à Etat". Gérard Bapt se dit "à 100% d'accord" avec Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, qui a posé la question d'une transition politique sans Bachar Al-Assad mais avec des éléments du régime syrien.
Selon lui, le voyage entrepris en compagnie de Jacques Myard (UMP), Jean-Pierre Val (UMP) et François Zocchetto (UDI) était un "voyage privé". "La presse a associé ma fonction à ce voyage", estime-t-il, ajoutant que "les parlementaires sont aussi des citoyens qui peuvent circuler en dehors de leur fonction officielle". Mais Gérard Bapt estime que ce voyage a été "pollué par le franchissement de deux lignes rouges" qu'il avait voulu fixer : ne pas rencontrer Assad et ne pas discuter de la vie politique française. Un raté.