L’INFO. C'est une première victoire pour les opposants au barrage de Sivens. Les travaux sont suspendus pour le moment, a annoncé Jean-Vincent Placé, sénateur écologiste, mardi soir sur Europe 1. Pour l’heure, la piste privilégiée après la mort de Rémi Fraisse est désormais celle de l'utilisation d'une grenade offensive par les gendarmes. Alors bavure ou non, la polémique prend de l'ampleur, même si Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur a déjà assuré que ce n'était pas le cas. Noël Mamère, élu écologiste, a même évoqué "une affaire d’Etat"
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Cazeneuve dans le viseur des écolos… Si le député-maire de Bègles va un peu vite en besogne, l’affaire Fraisse et d’ores et déjà devenue une affaire politique. Et qui divise la majorité. Pour un certain nombre d’écologistes, le ministre de l’Intérieur est devenu la cible numéro 1. Pour eux, c’est Bernard Cazeneuve le responsable et ils réclament sa tête. Ce dernier, invité mercredi matin d'Europe 1, a en tout assuré n'avoir "aucunement l'intention de partir".
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…. Mais pas dans celui de l’Elysée. Pour le moment, la question de la démission de Bernard Cazeneuve n’est ni ouverte ni posée au sein de l’exécutif. A ce stade, l’Elysée considère que le ministre de l’intérieur n’a commis aucune faute et que si des responsabilités sont établies, c’est d’abord la hiérarchie policière qui devra rendre des comptes. L'Elysée qui cherche à gagner du temps en espérant que la suspension des travaux va calmer les esprits.
Plutôt qu’une affaire d’état, c’est un affrontement au sein même de la gauche qui se déroule sous les yeux des Français, sur la question sécuritaire Mais comme le remarque un député frondeur, "si le même drame s’était produit avec la droite au pouvoir, la gauche serait sans doute unie pour demander d’une seule voix la démission du ministre de l’Intérieur".