Aurons-nous un président "normal" à l'Assemblée nationale ? Le nouvel occupant du perchoir Claude Bartolone, élu cette semaine, a en tout cas déjà décidé de baisser son indemnité de 30%.
"Le Sénat a décidé de diminuer la prime du président de 30%, je vais faire la même chose et à l'euro près, j'aurai la même indemnité que mon ami Jean-Pierre Bel, a en effet annoncé le socialiste vendredi, en sortant d'un déjeuner à l'Assemblée avec le président du Sénat, lui aussi issu du PS. Nous avons décidé de travailler ensemble pour moderniser et rendre plus transparentes nos institutions."
14.000 euros brut
Gérard Larcher, l'ancien président du Sénat, avait déjà procédé à une baisse de 30% de son indemnité. Début 2012, son successeur, le socialiste Jean-Pierre Bel, avait proposé que son indemnité soit diminuée de 3% supplémentaire, à environ 14.000 euros brut par mois. Salaire que devrait donc toucher Claude Bartolone.
À l'heure où l'ensemble des Français s'apprête à faire des efforts pour réduire la dette du pays, pas question d'avoir un parlement "bling bling", veut ainsi faire entendre la nouvelle majorité.
"Je souhaite que les Français puissent se rendre compte que les présidents des deux assemblées font des efforts à une période où des efforts sont nécessaires", s'était justifié il y a deux jours Claude Bartolone, lors de l'émission "Questions d'Info" LCP/France Info/Le Monde/AFP.
Les baisses de salaire de Hollande et Ayrault à venir
"Nous avons un devoir d'exemplarité. Cela ne signifie pas tomber dans je ne sais quel misérabilisme qui d'une certaine manière pourrait rabaisser la fonction. Mais tout ce qui peut paraître excessif par rapport à une règle de vie, pour des responsables politiques, il nous faut l'identifier et le supprimer", a ajouté le président du Sénat Jean-Pierre Bel vendredi.
Le président PS du Sénat, élu à l'automne 2011, avait lui aussi engagé une série de mesures d'économie portant notamment sur le train de vie des élus (voyages, voitures, indemnités, forfaits taxis, transports, informatique). Les crédits de réception et de représentation avaient par exemple été réduits de 30 % soit 140.000 euros par an.
Ces décisions s'inscrivent dans la droite ligne de la baisse des rémunérations des ministres, et des patrons d'entreprises publiques, déjà décidée par le nouvel exécutif. L'Assemblée nationale devrait également voter prochainement la baisse de 30% des salaires du chef de l'Etat et du Premier ministre, conformément à la promesse de campagne de François Hollande.