L'INFO. Après les attentats de janvier dernier, François Hollande avait confié aux présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat une mission de réflexion sur "l'engagement citoyen et l'appartenance républicaine". Mais leurs divergences institutionnelles les ont amenés à travailler séparément et Claude Bartolone a donc remis, seul, son travail au chef de l'Etat, mercredi. Il se prononce notamment en faveur du droit de vote obligatoire.
C'est un vieux serpent de mer, que l'on ressort à chaque fois que l'abstention arrive en tête d'une élection – donc de plus en plus souvent ces dernières années. Et le président de l'Assemblée nationale a assuré au chef de l'Etat que, oui, rendre le vote obligatoire est une solution pour éviter que trop de Français n'aillent à la pêche les jours d'élection.
"La citoyenneté, c'est un droit mais c'est aussi un devoir". Dans son texte, Claude Bartolone rappelle ainsi que les députés socialistes avaient déposé en 2003 une proposition de loi sur ce sujet. "Je soutiendrai comme il y a 12 ans cette proposition : la citoyenneté, c'est un droit mais c'est aussi un devoir", a-t-il affirmé.
Le président de l'Assemblée parviendra-t-il à convaincre François Hollande ? Contacté par Europe 1, l'Elysée refuse de commenter cette proposition à ce stade, mais laisse entendre qu'il en sera certainement question dans l'interview que le président accordera dimanche à l'émission Le Supplément sur Canal+.
"Notre République est aujourd'hui malade de phénomènes de repli". Contrairement au président du Sénat, qui a lui aussi remis mercredi ses travaux au chef de l'Etat, Claude Bartolone n'aborde pas la question de l'organisation des cultes dans son rapport. Lors des auditions et déplacements qu'il a effectués, relève-t-il, "le sujet des appartenances religieuses, des origines familiales ou de l'actualité de la loi de 1905 (sur la laïcité, ndlr) n'est jamais apparu spontanément". "Réaffirmer le sentiment d'appartenance républicaine par la citoyenneté, c'est aussi redire que ce n'est pas une question de modalités d'acquisition de la nationalité, que ce n'est pas non plus une question d'origine ou cultuelle", écrit-il.
Si certains sont à l'écart de ce sentiment d'appartenance, comme "les absents des marches des 10 et 11 janvier", ce n'est pas lié à "la religion des uns ou des autres" mais au fait "que notre République est aujourd'hui malade de phénomènes de repli, de cloisonnement, d'entre-soi".
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