Juste après les attentats de Paris et la marche du 11 janvier, François Hollande avait demandé aux présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat de travailler ensemble sur l’engagement républicain. Trois mois plus tard, le travail de groupe a totalement périclité. A tel point que Claude Bartolone et Gérard Larcher vont remettre chacun leur rapport au président.
Petites piques qui fusent de tous les côtés. Il suffit juste de tendre l’oreille pour entendre des tacles glissés entre les deux assemblées. Le travail demandé par le chef de l’Etat cristallise la rivalité entre les deux chambres. Dans l’entourage de Gérard Larcher, on vante un travaille profond, une réflexion philosophique sur l’école, l’immigration et les religions. Le camp d’en face raille un travail "de droite".
Un travail "basé sur quelques consultations". Dans l’équipe de Claude Bartolone, on défend une méthode concrète. Les proches du président de l’Assemblée nationale nous confient qu’ils ont rencontré des Français pour dégager des propositions concrètes, comme la prise en compte dans le calcul des retraites du temps qu’on donnerait à l’engagement citoyen. Au Sénat, on moque le travail trop "terre à terre des députés".
La fracture est trop profonde. Fin janvier, Claude Bartolone avait carrément préconisé d’enterrer le Sénat tel qu’il existe actuellement. Cette sortie a laissé des traces entre les deux hommes. Entre le profil très politique du président de l’Assemblée, qui fait partie des "Premier ministrable", et la volonté de Gérard Larcher de faire entendre l’opposition, il existe forcément un terrain favorable aux coups de sang.
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