La discrétion prévalait mercredi matin à la sortie du conseil des ministres. Au lendemain de l'éviction de Delphine Batho, écartée pour avoir critiqué publiquement le budget 2014, nul ne s'est risqué à faire de déclaration tapageuse.
>> Lire aussi : Delphine Batho, c'est exceptionnel
Ce que Hollande reproche à Batho. Avant de commencer la réunion hebdomadaire, le président de la République a justifié la mise à l'écart de la ministre de l'Ecologie. "Ce n'est ni une question de personne ni une question de sujet, a rappelé le président de la République. Delphine Batho a manqué au principe majeur de solidarité et de cohésion gouvernementales", a rapporté Najat Vallaud-Belkacem, la porte-parole du gouvernement, à la sortie. "Le débat peut avoir lieu à l'intérieur mais une fois arbitrées, les ministres sont collectivement comptables des décisions prises", a-t-elle ajouté, relayant le message présidentiel.
>> Lire aussi : Batho, dira "tout demain"
Philippe Martin, "discret"... Raccompagné par François Hollande en haut du perron de l'Elysée, avant de descendre les marches accompagné de Jean-Marc Ayrault, le nouveau ministre de l'Ecologie a refusé de s'exprimer, se contentant d'un "je suis discret, toujours discret". Deux heures plus tôt, Philippe Martin succédait officiellement à Delphine Batho lors d'une cérémonie protocolaire dans la cour de l'hôtel de Roquelaure, dans le VIIe arrondissement de Paris.
>> Lire aussi : Qui est Philippe Martin
... Montebourg aussi. Le ministre du Redressement productif n'a pas répondu aux questions, mais il s'est arrêté quand même devant la presse. Car il avait un message à faire passer : "Delphine Batho est une excellente collègue, elle a fait un très bon travail", a salué Arnaud Montebourg, avant de poursuivre l'hommage : "C'est une amie, je tiens à lui adresser un message de courage et d'affection", a-t-il conclu avant de tourner les talons.
Le Foll résume la pensée présidentielle. Proche de François Hollande, Stéphane Le Foll a été l'un des rares à s'attarder avec les journalistes présents dans la cour de l'Elysée. Le ministre de l'Agriculture a détaillé les propos du président. "Il a dit ce qu'il avait déjà dit plusieurs fois : il y a des règles, et le respect des engagements autour du budget, qui est un acte essentiel", a-t-il dit.
Duflot et Canfin, soudés mais silencieux. Les deux ministres EELV du gouvernement n'ont pipé mot au moment de quitter le palais présidentiel. Mais Pascal Canfin, ministre délégué au Développement, avait menacé plus tôt dans la matinée. "Il y a devant nous des rendez-vous qui sont déterminants et si ces rendez-vous étaient ratés, à ce moment là (...) bien évidemment nous en tirerons toutes les conséquences", a-t-il dit sur France Info. La veille, sur Europe 1, il faisait mention d'une réunion des écologistes pour aborder leur avenir au sein du gouvernement.
Canfin : "réunion ce soir" avec EELVpar Europe1fr