Le président du MoDem François Bayrou a estimé mardi sur RTL que la nationalisation temporaire du site ArcelorMittal de Florange proposée par Arnaud Montebourg pouvait "être envisagée", tout en désapprouvant les "mots" du ministre du Redressement productif.
"Le projet peut être envisagé à un certain nombre de conditions très précises, mais avant on est en droit de demander au gouvernement d'être un peu plus équilibré et d'agir un peu moins par foucades, par invectives, par tous ces mots qui sont insupportables pour les salariés de l'entreprise", a dit François Bayrou. "C'est une très mauvaise manière de prendre des sujets qui sont pourtant parmi les plus graves", a-t-il ajouté.
Pour l'ancien candidat à la présidentielle, "la nationalisation, qu'elle soit partielle, totale, temporaire, ça n'est qu'un moyen. La question c'est : 'est-ce qu'il existe un avenir industriel pour cette entreprise ?'". "On a un problème de surcapacité (dans la production d'acier, NDLR). La question c'est : 'est-ce qu'on va pouvoir produire à Florange des aciers qui trouveront des clients ?'. Si on restait avec une production industrielle qui ne trouve pas son marché, on se retrouverait avec le site sur les bras, et dans la situation où nous sommes, où il n'y a pas d'argent, ça serait extrêmement risqué", a-t-il souligné.
Un deuxième paramètre à prendre en compte est que la "nationalisation obéit à des règles légales", dont la première est "l'indemnisation juste et préalable" du propriétaire. "La question c'est 'à quel niveau va-t-on estimer l'ensemble du site ?'", a dit François Bayrou.