INTERVIEW E1 - Pour le président du MoDem, le fondateur du FN a fait "de la transgression une marque d'identité".
L'INFO."Valls est français depuis 30 ans, moi depuis mille ans". Dans un entretien musclé à l'hebdomadaire d'extrême droite Rivarol, à paraître jeudi, Jean-Marie Le Pen s'en prend aux origines étrangères du Premier ministre. Il défend également le maréchal Pétain et estime qu'il faut s'allier avec la Russie pour "sauver le monde blanc". Invité mardi soir d'Europe 1, François Bayrou a réagi à cette énième sortie polémique du président d'honneur du FN.
"Il a fait, depuis longtemps, de la transgression une marque d'identité et un moteur pour sa communication. Il le fait probablement parce qu'il est menacé de ne pas avoir la tête de liste dans la région qui l'intéresse, ensuite parce qu'il est probablement agacé que ce parti qu'il a fait soit un peu détaché de lui. Il se sert de cette arme bien connue en politique pour en faire un moteur", a jugé François Bayrou
"Un FN qui s'affadit perd son originalité, donc son identité". Outre ces questions purement électorales, le leader du MoDem pense que Jean-Marie Le Pen "doit trouver que le FN s'affadit. Et pour lui, un FN qui s'affadit perd son originalité, donc son identité". " Quant aux conséquences que cela pourrait avoir sur Marine le Pen, François Bayrou pense que "ce ne sont pas les dérapages qui lui sont profitables car, par des institutions absurdes, on l'a rendu opposante universelle, à tout et à tout le monde ! Comme les responsables en font la vedette exclusive du débat politique, c'est cela qui a fait le score impressionnant du FN" lors des départementales.
"Je ne me lierai pas les mains dans cette affaire" de la primaire. Depuis qu'il est revenu sur la scène politique, Nicolas Sarkozy a toujours un "mot doux" pour François Bayrou, qu'il accuse de l'avoir fait perdre en 2012 en appelant à voter pour François Hollande au second tour. Alors quand on lui demande s'il compte participer à la primaire de l'UMP et du centre, le maire de Pau rigole franchement : "cela attirera beaucoup de votants. Mais je pense que ce système n'est pas sans danger. Avec un corps électoral étroit, les noyaux durs de chaque camp pèsent plus lourd car ils se mobilisent beaucoup plus que ça dont l'opinion est nuancée. C'est donc un avantage non négligeable - et je choisi des mots prudents - pour ceux qui les mobilisent plus facilement. Je suis donc plus que réservé à l'égard de ces primaires là…Je ne me lierai pas les mains dans cette affaire".
"Je suis libre de mes actes". Est-ce à dire que François Bayrou, si son ami Alain Juppé ne remporte pas la primaire, pourrait se lancer seul pour la présidentielle ? "Si la situation politique offerte aux Français n'est pas celle qui me parait bonne, je serai libre. Je suis libre de mes actes et responsable de ma famille politique."
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