Le centriste François Bayrou, qui a voté François Hollande au second tour de l'élection présidentielle, presse le chef de l'Etat de prendre des risques pour redresser l'économie française.
"La fonction présidentielle n'est pas politique mais historique. Or trop d'habileté est l'ennemi des choix historiques. Je dis donc à François Hollande : assumez le choix réformiste que vous avez esquissé! Tranchez !", déclare-t-il dans une interview à paraître lundi dans Les Echos.
"Assumez l'urgence politique qui s'impose, à la Mendès ou à la Schröder. Il n'est plus temps de ruser ! Ne cherchez pas les mots à double sens", poursuit François Bayrou, alors que les orientations social-démocrates du chef de l'Etat sont critiquées par la gauche de la gauche au sein de la majorité. "Prenez des risques, c'est urgent. Plus vous tarderez à le faire, plus cela apparaîtra comme un pis-aller, une défaite, une retraite", estime François Bayrou.
Le président du Mouvement Démocrate (MoDem) juge que la seule phrase significative de cette rentrée politique a été "prononcée par François Hollande lors de ses voeux aux Français, lorsqu'il a affirmé qu'il voulait inverser 'coûte que coûte' la courbe du chômage cette année". "Il y a dans ce 'coûte que coûte' la possibilité d'une politique d'urgence et d'une volonté réformatrice assumée", dit-il.