LA PHRASE – Interrogé sur le cas syrien, François Bayrou a rappelé dimanche que Nicolas Sarkozy avait invité Bachar-Al-Assad à Paris. Le 13 juillet 2008, le chef d’Etat syrien doit participer à la création de l’Union pour la Méditerranée. Il est donc convié le lendemain à la tribune officielle pour le défilé du 14 juillet. Cinq ans plus tard, cette visite choque toujours François Bayrou. L’ancien candidat à la présidentielle en profite pour rappeler qu’à l’époque, il avait été le seul à « s’opposer avec force » à sa venue.
>> Dans sa chronique, Laurent Guimier revient sur cette déclaration :
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Les socialistes outrés. Ce n’est pas ce que révèlent les archives de la presse des mois de juin et juillet 2008. A l’époque, François Bayrou est loin d’être le seul à s’émouvoir de la venue d’Al-Assad. Quelques jours avant le défilé, Pierre Moscovici est clair : « il ne faut pas que Bachar-Al-Assad soit pour le 14 juillet à la tribune officielle parce que ce n’est pas sa place». Même argumentaire pour François Hollande qui affirmait : « nous comprenons la présence de Bachar Al-Assad le 13 juillet mais nous ne pourrions pas comprendre que la France envoie le pire des symboles avec la présence de Bachar Al-Assad le 14 juillet ».
A l’époque, l’opposition est dans son rôle en exprimant son mécontentement. Mais elle n’est pas la seule à faire part de sa réserve. Dans le camp de la majorité, l’UMP Hervé Mariton parle d’une « visite inappropriée », Nicolas Dupont-Aignan critique le « cynisme de la France ». Trois jours avant le défilé, Bruno Le Maire refuse qu’on donne quitus à Bachar Al-Assad.
Erreur sur la personne. Le président syrien a donc bien assisté au défilé mais contrairement à ce qu’affirme François Bayrou, il ne l’a pas présidé. A l’époque, c’est le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon qui est l’invité d’honneur. Bachar Al-Assad se trouve à la tribune officielle mais au milieu de quarante autres chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union pour la Méditerranée.