François Bayrou reprend sa ligne politique de 2007. Le président du MoDem a ainsi assuré jeudi sur Europe 1 qu'il était "absolument imperméable à toute idée de manœuvre, d'entente avec le candidat de l'UMP comme avec le candidat du PS".
Pas d'avion présidentiel
Afin d'afficher son indépendance, François Bayrou a récemment refusé de prendre l'avion présidentiel pour aller aux obsèques de Vaclav Havel. Si François Bayrou est en effet d'accord pour participer à la délégation française qui rendra hommage à Prague au héros de la "Révolution de velours", il refuse que les électeurs y voient des "signes de rapprochement" avec Nicolas Sarkozy.
"Si j'allais dans son avion, j'étais absolument sûr des interprétations qui ne manqueraient pas d'être faites", s'est justifié le président du MoDem.
Dépasser le clivage droite - gauche
Comme en 2007, François Bayrou plaide pour "une voie nouvelle" et appelle les Français à ne pas se laisser enfermer dans un schéma droite contre gauche. "La France a besoin que l'on tourne la page sur ces gouvernements successifs de gauche et de droite qui nous ont amenés où nous sommes", a ainsi martelé le candidat à la présidentielle.
Un positionnement qui ne semble pas avoir convaincu François Hollande, qui a estimé dans Le Point que le candidat centriste "est prêt à toutes les combinaisons possibles pour tomber je ne sais de quel côté".
"Il est temps de tourner la page à la fois sur le gouvernement que Nicolas Sarkozy a mis en place et sur celui que François Hollande voudrait mettre en place avec un programme qui est insoutenable", a répondu le candidat du MoDem.
"Je ne suis pas dans l'ambigüité à l'égard de l'un ou de l'autre, je suis pour que les Français choisissent une voie nouvelle qui ne soit pas inféodée à l'un ou à l'autre", a poursuivi le candidat à la présidentielle. François Bayrou souhaite ainsi que les Français élisent un président totalement indépendant et qui échappe aux deux réseaux.
Mettre fin au bloc contre bloc
François Bayrou a par ailleurs de nouveau indiqué qu'il souhaitait que les hommes politiques dépassent les conflits idéologiques entre partis. Il faut échapper "à ces guerres stupides, un camp contre l'autre, qui font que le pays est en stagnation perpétuelle", a-t-il confié.
Au passage, François Bayrou en a profité pour rappeler ses prises de position qui tranchent, notamment à propos de l'endettement chronique de la France. En 2007, lors de la dernière élection présidentielle, François Bayrou avait en effet dénoncé pendant la campagne les déficits et la dette publics. "L'UMP et le PS se trompaient tous les deux" sur cette question à l'époque, a estimé le président du MoDem.