François Bayrou, qui a recueilli 18,6% des voix au premier tour de l'élection présidentielle, a refusé mercredi de donner une consigne de vote pour le second tour de scrutin, le 6 mai. "Je ne donnerai pas de consigne de vote", a déclaré le député béarnais lors d'une conférence de presse à Paris. "J'estime que les Français qui ont voté pour moi sont en conscience des citoyens libres de leur choix", a-t-il ajouté. François Bayrou a été sollicité par le candidat UMP Nicolas Sarkozy et la socialiste Ségolène Royal pour passer un accord afin de permettre à l'un des finalistes de récupérer les voix centristes. François Bayrou a aussi annoncé la disparition de l'UDF et son remplacement par un nouveau parti centriste baptisé Parti démocrate. "D'ores et déjà, pour changer définitivement la politique française, j'annonce la création d'un nouveau parti politique, le Parti démocrate", a déclaré le candidat de l'UDF à l'élection présidentielle. Ce nouveau parti, a-t-il dit, "présentera des candidats à toutes les élections à venir, et d'abord aux élections législatives, pour représenter les Français qui veulent une politique nouvelle, indépendante, libre dans son expression et décidée défendre les citoyens sans se laisser intimider par les menaces ou les tentations diverses liées au pouvoir". "Le Parti démocrate proposera de refonder nos institutions pour que le mot démocratie trouve son sens en France", a-t-il ajouté. L'UDF, que François Bayrou présidait jusque-là, avait été créée en 1978 à l'initiative de l'ancien président Valéry Giscard d'Estaing. Le pari du Parti démocrate est risqué mais "il y a sans doute un espace entre la droite de Nicolas Sarkozy, beaucoup plus dure que la droite chiraquienne et qui peut déplaire à des électeurs de droite modérés, et l'interrogation sur l'avenir du Parti socialiste à qui les électeurs du premier tour de la présidentielle ont demandé d'aller au centre", explique Dominique Reynié, politologue et professeur à Sciences Po. "Soit le PS réussit à aller au centre et à être un parti de centre-gauche et alors il n'y a pas de place pour François Bayrou, ou bien ça ne marche pas et François Bayrou a un espace."