Bayrou opère un retour au centre-droit

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avec AFP , modifié à
Le président du MoDem a entériné dimanche le rapprochement avec l’UDI. Notamment en critiquant Hollande.

Retour au bercail pour François Bayrou. Le président du Modem a profité de l’université de rentrée de son parti, organisée à Guidel, dans le Morbihan, pour confirmer le rapprochement prochain avec l’UDI. Et donc au retour à un centre droit assumé. Pour ce faire, l’ancien candidat à la présidentielle a d’abord vanté les mérites de son futur partenaire, avant de fustiger le candidat qu’il avait choisi au deuxième tour de l’élection présidentielle de 2012, François Hollande.

Un espace à occuper. François Bayrou ne l’a pas caché : le rapprochement avec l’UDI est aussi dicté par les circonstances. Entre une majorité impopulaire et divisée et une UMP déchirée, le tandem Borloo-Bayrou a incontestablement un espace à occuper. "Dans un paysage où tout explose, ce rassemblement sera un message pour la France parce que cela signifiera qu'il y a des responsables politiques qui sont prêts à mettre au second plan leur intérêt personnel pour mettre au premier plan l'intérêt général du pays", a ainsi déclaré François Bayrou au cours de son discours (fleuve) de clôture de près d'une heure trente.

Une "bienveillance réciproque". Et le président du Modem a assuré que les relations avec Jean-Louis Borloo étaient vraiment apaisées. Longtemps proches, les deux hommes avaient rompu en 2002, quand le maire de Valenciennes avait préféré l’UMP à l’UDF de François Bayrou. "Si nous sommes à la hauteur, il y aura au moins un lieu où on se rassemblera sans obsession de rivalité, en acceptant des nuances et des différences entre nous, mais sans ruse et sans jeux de courants mortifères (...) avec bienveillance réciproque", a-t-il assuré. Oui, ils sont "différents", n'ont "pas le même caractère", n'ont "pas suivi les mêmes chemins", mais ce n'est "pas seulement une affaire pour deux hommes" mais une entreprise nouvelle avec une équipe "à faire naître", a expliqué François Bayrou.

Les "promesses oubliées" de Hollande. Après avoir loué son retour au centre droit, le président du Modem a endossé son rôle d’opposant. Le président du Modem a ainsi affirmé à la tribune que les promesses de François Hollande "ont été oubliées" et ne sont "pas au rendez-vous". Il a vanté en miroir le "courage" politique de la chancelière allemande Angela Merkel après son succès électoral. Lors de son discours, il a refait la liste de ses griefs : une réforme des retraites "rustine", une loi sur la moralisation politique qui n'a pas fait l'objet d'un référendum, l'insuffisance des mesures pour les chômeurs de longue durée, une loi sur le cumul reportée dans son application...