Le contexte. Le mariage se rapproche, mais il faut encore convaincre la famille. Tel est l’objectif que s’est assigné François Bayrou avant l’université d’été du MoDem, le week-end prochain : démontrer à ses troupes clairsemées qu’un rapprochement avec l’UDI de Jean-Louis Borloo est LA bonne solution pour peser dans le débat public. Caroline Roux, éditorialiste politique à Europe 1, a une petite idée sur la façon dont il compte s’y prendre.
Les mots pour le dire. Fin lettré, François Bayrou va chercher à séduire son auditoire, dimanche, dans un discours fleuve d’une heure et demie. Depuis le week-end dernier, il s’est donc enfermé pour trouver le mot, l’expression, la formule qui fera mouche. Pas question pour lui d’imposer à ses troupes un virage à droite, mais plutôt de proposer une option différente. Et d’assurer qu’une (bonne) opportunité se présente et qu’il faut la saisir. Surtout, pour rassurer les inquiets, il martèlera que l’UDI ce n’est pas l’UMP, et que Borloo n’est pas Copé. Sans oublier un passage obligé plus délicat, lui qui a appelé à voter François Hollande en mai 2012 : critiquer l’action de la majorité. Et donc admettre en creux qu’il s’est trompé…
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A l’UDI aussi, on est sceptique. Avant même que les deux leaders n’officialisent leur rapprochement à venir, les cadres de l’UDI rappelaient que la condition sine qua none pour faire un bout de route avec Bayrou, c’est que ce dernier se déclare comme opposant à l’actuelle majorité. Ce qu’il a fait. Mais Borloo en veut encore plus : "il faut en finir avec le catamaran : un flotteur à droite, un flotteur à gauche. Je demande à François de passer au monocoque", métaphorise le patron de l’UDI. Mais, déjà, les proches de Bayrou confient à Europe 1 que des ententes sont déjà trouvées avec l’UDI dans 97 % des cas pour les municipales...
Et si ça marchait ? Si les deux hommes parviennent à accorder leurs égos, leur attelage pourrait peser sur l’échiquier politique. Sur le fond, les centristes sont clairs sur deux sujets qui structurent actuellement le débat : l’attitude vis à vis du FN et l’Europe. Et il y a un signe qui ne trompe pas : à l’UMP, on a cessé de caricaturer Borloo et Bayrou comme l’association du velléitaire et du solitaire.