François Bayrou, le candidat MoDem à la présidentielle a inauguré mardi la traditionnelle présentation des vœux à la presse. Prononçant un discours résolument tourné vers l’avenir, l’ancien ministre se sent pousser des ailes. "Il y a eu un temps où la solitude était un angle d'attaque contre nous. Ce temps là n'est plus de saison", a-t-il prévenu.
"Sanctionner" droite et gauche
Alors que le candidat socialiste François Hollande veut incarner "l’espérance", François Bayrou a lui aussi choisi l’optimisme comme tonalité en ce début d’année. "Je crois que pour la France les mauvais jours finiront", a-t-il confié. S'exprimant depuis le siège du MoDem, rue de l'Université à Paris, le député des Pyrénées-Atlantiques a fixé "la première mission de celui qui sera élu le 6 mai prochain" : "redonner le moral au peuple français".
Briguant l'Elysée pour la troisième fois, François Bayrou a par ailleurs critiqué l'allocution télévisée de Nicolas Sarkozy le 31 décembre. "Tout son discours tendait à faire croire que cette crise venait de l'extérieur...comme si les dirigeants français la subissaient. Je veux vous dire qu'ils en sont la cause principale", a lancé le président du MoDem, renvoyant droite et gauche dos à dos. "Il est sain qu'ils soient sanctionnés par les Français", a-t-il poursuivi.
Des "réserves" sur la TVA sociale
"Mon premier vœu de l'année sera pour que la politique change de langue. Une langue de vérité ", a également lancé le candidat à la présidentielle. Fervent adepte du "made in France", François Bayrou a estimé que le prochain président devrait "veiller à ce qu’il y ait autant d’activité chez nous que chez nos voisins". Le député centriste a donc lancé un appel : "mobiliser toutes les forces du pays pour rendre à la France un appareil de production digne d’elle".
S’exprimant sur la TVA sociale, à laquelle va désormais s’atteler le gouvernement, François Bayrou a admis avoir des "réserves que le débat n’a pas levées". Et à en croire le patron du MoDem, la question est loin de faire l’unanimité dans son parti. "C’est un débat au sein de notre équipe", a-t-il reconnu. Rappelant que "le pouvoir d’achat en France est trop bas", François Bayrou n’imagine pas non plus d'inflexion significative sur le coût du travail à moins d'une hausse de 5 points de la TVA. Le candidat centriste "demande" donc "qu’on réfléchisse".
Reconstruire la morale publique
L’ex-ministre de l’Education nationale a clos son discours sur son terrain de prédilection : la morale publique. "Nous allons reconstruire le moral de la France parce que nous allons reconstruire la morale publique. Nous allons reconstruire la politique honnête", a-t-il promis.
Et le centriste de lancer un dernier appel : "il suffit que les Français le décident pour que les groupes de pression trouvent à l'Elysée porte close."